Le Royaume-Uni exporte-t-il 90% de sa pêche au sein de l'Union européenne, comme le dit Nicolas Bay ?
L'eurodéputé Rassemblement national grossit le trait mais Londres exporte effectivement massivement ses produits de la mer.
Alors que le gouvernement français reproche toujours aux Anglais de ne pas avoir accordé suffisamment de licence de pêche, le secrétaire d'Etat britannique chargé du Brexit est à Paris jeudi 4 novembre pour des discussions avant une réunion vendredi à Bruxelles à la Commission européenne. En clair, le bras de fer continue et ça se fait au détriment des pêcheurs français, selon l'eurodéputé Rassemblement national Nicolas Bay. "Les Britanniques font 90% de leurs exportations de leur pêche sur le marché européen et on leur a donné la possibilité d'y accéder sans droit de douane, ni quota. Ils ont finalement tous les avantages sans les inconvénients", a-t-il déclaré sur franceinfo.
La France, premier client du Royaume-Uni
Nicolas Bay exagère un peu mais c'est plutôt vrai. Le Royaume-Uni exporte beaucoup ses produits de la mer. D'après les derniers chiffres officiels de Londres, 75% de la pêche britannique a été exporté vers l'Union européenne en 2020. La France est d'ailleurs le premier client depuis de nombreuses années. Par exemple l'an dernier, nous avons reçu un peu plus de 30% de ce que les pêcheurs anglais ont remonté dans leur bateau. Il s'agit très largement de saumon, mais aussi dans une moindre mesure de maquereau, de lieu ou encore de langoustines. Inversement, la France exporte peu, d'après les données de FranceAgrimer. Le Royaume-Uni est seulement notre 7e client, très loin derrière l'Espagne et l'Italie, pour les produits de la mer.
Nicolas Bay affirme également que les pêcheurs anglais accèdent sans droits de douane au marché européen. C'est vrai ... aujourd'hui. L'accord signé entre le Royaume-Uni et l'Union européenne garantit des échanges sans droits de douanes. Reste que le Royaume-Uni a quand même quitté le marché intérieur, qu'il y a désormais une frontière et donc plus de libre circulation des marchandises. Depuis le 31 décembre dernier, tous les échanges doivent être déclarés.
En revanche, si le Royaume-Uni limite l'accès à ses zones de pêches, comme l'accuse la France en ce moment, Bruxelles peut imposer des droits de douane, sur les poissons notamment. En clair, s'il n'y a pas de droits de douane aujourd'hui, ça ne veut pas dire qu'il ne pourra pas y en avoir un jour.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.