Le vrai du faux. Estrosi et Ciotti convoquent De Gaulle et Churchill… qui n’en demandaient pas tant
Les références aux grands hommes donnent souvent une jolie couleur aux discours. Aussi, on a entendu Christian Estrosi citer De Gaulle et Eric Ciotti citer, lui, Churchill. De ces paroles, pourtant, on ne retrouve trace. Et le doute pointe…
Il y a quelques jours, nous faisions l’inventaire des citations indûment attribuées à des personnages historiques. La récolte, quoique bonne, s’avérait incomplète : l’actualité nous en offre en effet deux nouvelles.
La première nous vient de Christian Estrosi. "Le général De Gaulle disait une chose importante, affirmait ainsi le maire de Nice, pour justifier, mardi sur France 2, son rapprochement avec Emmanuel Macron. Entre mon parti et mon pays, j'aurai toujours pour priorité mon pays." S’il y a bien une forme certaine de noblesse dans la phrase, nous n’en avons pourtant trouvé aucune trace : à la Fondation Charles De Gaulle, rien dans ses écrits, rien dans les discours. Rien. Le lecteur de ces mots pourra toujours rétorquer que Christian Estrosi voulait simplement dire que, comme De Gaulle, il se voit au-dessus des partis. Sauf que le maire de Nice a toujours sa carte chez Les Républicains.
"Mon pays plutôt que mon parti"
"Mon pays plutôt que mon parti" : l’expression semble susciter l’adhésion depuis quelques mois puisqu’on l’a, tour à tour, retrouvée dans la bouche du Premier ministre, Edouard Philippe, dans celle de Manuel Valls, de Bertrand Delanoë. Et, il y a plus de deux ans et demi, chez le désormais "constructif" Thierry Solère à propos de la loi Macron. Et puis, aussi, en 1970, dans un discours du président américain Nixon. Sans qu’il soit certain qu’il en fut l’inventeur.
Eric Ciotti, lui, a trouvé son inspiration outre-manche pour faire disserter Churchill sur le passé et l’oubli. "C'est Churchill, affirmait ainsi Eric Ciotti, qui disait : oublier notre passé c'est être condamné à le revivre. Donc soyons vigilants la dessus." Tâchons pourtant de ne pas oublier non plus nos grands personnages et rendons à César ce qui est à César : cette phrase n'est pas de Churchill mais de l'écrivain et philosophe américano hispanique George Santayana dans un livre de 1905…
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