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Le vrai du faux. Climat : non, les émissions de CO2 n'ont pas baissé l'an dernier en France

Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti Europe Ecologie les Verts, déplore la lenteur de la France sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Marine Tondelier en janvier 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Pour Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti Europe Ecologie les Verts, la France ne réduit pas assez vite ses émissions de gaz à effets de serre. Le bilan, d'après elle, est même mauvais pour l'an dernier : "Évidemment qu'il va falloir décroître les émissions de CO2, dit-elle sur Radio J. On devait le faire de 6% par an pour tenir les accords de Paris. Vous savez de combien on les a baissé l'année dernière ? De zéro..."

Stagnation en 2022 

Sur le chiffre avancé, Marine Tondelier dit vrai. Les émissions de CO2 ont en effet stagné, en France, l'an dernier. La baisse est minime : -0,3% par rapport à 2021, selon les chiffres du CITEPA, l'organisme mandaté par l'état pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. Ces données 2022 sont encore provisoires, car elles ne se basent, pour l'instant, que sur les neuf premiers mois de l'année, mais quoiqu'il en soit, cette stagnation tranche avec les dernières années où les émissions de gaz à effet de serre étaient plutôt en baisse. 

Comment expliquer cette stagnation ? Il y a deux raisons principales. D'abord, c'est lié à l'énergie. Les émissions dans ce secteur ont bondi de 12% l'an dernier selon le Citepa. Cela s'explique par l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires qui ont poussé la France à faire tourner ses centrales thermiques. L'an dernier, on n'a jamais autant consommé de gaz pour produire de l'électricité.

Il va falloir réduire nos émissions dans les années à venir 

La seconde explication, ce sont les transports. Les émissions de CO2 dans ce secteur sont en hausse de 4% et c'est lié à la fin des restrictions sanitaires après le Covid où l'on a connu un retour à la normale (ou presque) dans les voitures, les trains ou les avions. Cependant, ce n'est pas qu'une spécificité française puisque selon les Nations unies, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont continué d'augmenter l'an dernier.

La France est engagée à réduire ses émissions de 40% d'ici 2030 par rapport à 1990, une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte de nouveaux objectifs européens (-55%). Pour l'instant, on en est à -23% selon les derniers chiffres du Citepa. En clair, il va falloir accélérer. Marine Tondelier dit qu'il faudra baisser nos émissions de 6% par an. C'est presque ça, puisque selon le Haut Conseil pour le Climat, la France va devoir réduire de 4,7% ses émissions chaque année jusqu'à la fin de la décennie pour tenir ses objectifs. 

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