Le vrai du faux. JO 2024 : les maires EELV de Lyon et Grenoble sont-ils les seuls à avoir refusé de payer pour accueillir la flamme ?
"Gâcher la vie des gens, c'est la raison de vivre des EELV, à longueur d'année, sur tous les sujets", par ici. "Après la patrouille de France et le Tour de France, c'est un nouvel événement populaire (et historique !) que Lyon ne verra pas", par là. Une nouvelle charge contre les écologistes est lancée sur les réseaux sociaux.
Elle a commencé par un tweet des Jeunes avec Macron en région Auvergne-Rhône-Alpes qui accuse les maires de Lyon et de Grenoble de casser l'ambiance à l'approche des Jeux olympiques de 2024 en refusant de payer pour accueillir la flamme olympique. "Ni Lyon ni Grenoble n'ont voulu s'acquitter de la somme demandée par le Comité d'organisation pour le passage de la flamme. Un nouvel événement structurant pour notre pays auquel nous ne participerons pas. La France est fière d'accueillir les Jeux olympiques, sauf les maires EELV", écrivent-ils. Mais les choses sont en réalité plus complexes et ces maires sont loin d'être les seuls, toutes couleurs politiques confondues.
Ni Lyon ni Grenoble n’ont voulu s’acquitter de la somme demandée par le Comité d’organisation pour le passage de la flamme. Un nouvel événement structurant pour notre pays auquel nous ne participerons pas. La France est fière d’accueillir les J.O, sauf les maires EELV. https://t.co/KBRkEmrYyi
— Jeunes avec Macron - AuRA (@JeunesMacronARA) June 23, 2023
Un tiers des départements a refusé de payer
En premier lieu, il faut rappeler que ce n'était pas aux villes de payer pour accueillir la flamme. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques a en réalité demandé aux conseils départementaux de régler la somme forfaitaire de 180 000 euros pour que la flamme passe par leur territoire.
Mais au total, un tiers des départements a estimé que c'était trop cher. Parmi eux, figurent en effet le Rhône et l'Isère, les départements de Lyon et de Grenoble. Néanmoins, ces deux départements ne sont pas présidés par les écologistes, mais par Les Républicains. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, que couvre le compte accusateur des Jeunes avec Macron, la flamme ne passera en réalité que dans quatre départements sur 12.
"Le coût nous paraissait exorbitant pour une journée de passage en Isère", a expliqué Martine Kohly, la vice-présidente du Conseil départemental en charge du sport et de la jeunesse, à France Bleu . "Pour cette somme, nous pouvons aider les communes et les projets qu'elles pourraient développer avec un effet à plus long terme."
La Creuse et la Corrèze, présidées par Les Républicains, La Loire-Atlantique et les Côtes-d'Armor, présidées par le Parti socialiste, sont d'autres exemples de départements qui ont refusé de payer les 180 000 euros. Ces départements comptent tout de même organiser ou aider les communes à organiser des animations en lien avec les JO. "Les JO populaires, oui. Les dérives, non. Et la flamme en est une", résume Louise Pahun, la vice-présidente écologiste du Conseil départemental de Loire-Atlantique chargée des sports solidaires et responsables, sur Twitter.
Des expos, des événements... et tellement d'autres actions !
— Louise Pahun (@LouisePahun) June 23, 2023
Nous sommes fièr·es que les jeux aient lieu en France. Nous avons besoin de grands événements sportifs d'excellence qui tonifient le lien social.
Les JO populaires oui.
Les dérives, non. Et la flamme en est une.
Selon elle, la flamme olympique appartient au Comité international olympique (CIO) et celui-ci la "vend" 450 000 euros la journée au Comité d'organisation des JO en France, ce pourquoi les départements doivent payer ce prix dit-elle, en interprétant une information du journal L'Equipe selon laquelle le coût d'une journée pour les organisateursest de 450 000 euros. "Presque un demi-million d'euros par jour pour un événement qui consiste à sortir la flamme de temps en temps de son camion pour la faire parader autour des logos des multinationales. Où est le sport dans tout ça ?" Mais Paris 2024 dément fermement ces accusations. Le Comité d'organisation des prochains JO assure à franceinfo qu'il ne loue pas la flamme au CIO et encore moins pour le montant indiqué par l'élue.
"Choix financier" versus "prix faramineux"
Les maires de Lyon et de Grenoble ont donc dû faire avec la décision des conseils départementaux. Ils avaient deux options : respecter leur refus ou contourner leur décision en payant eux-mêmes les 180 000 euros.
Comme de nombreuses autres villes, dirigées par d'autres familles politiques – dont Albertville et son maire divers droite – ils ne l'ont pas fait. Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon, dénonce sur Twitter un prix "faramineux". Eric Piolle, le maire de Grenoble, assume un "choix financier" dans Le Figaro .
>> Paris 2024 : argent, sécurité... Ces défis qui attendent la flamme des JO sur son parcours
La flamme passera par d'autres villes écologistes
Mais tous les maires écologistes ne pensent pas la même chose. Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, a fait la démarche inverse. Alors que le Conseil départemental de la Gironde, présidé par un socialiste, a refusé de payer pour accueillir la flamme, l'écologiste s'est allié avec les édiles de Libourne, Saint-Émilion et Bordeaux Métropole pour rassembler la somme et accueillir tout de même la flamme. Selon les informations de franceinfo, Bordeaux et Libourne ont participé à hauteur de 30 000 euros, Saint-Émilion 20 000 euros et Bordeaux Métropole 100 000 euros. On note aussi que la flamme olympique passera bien par Poitiers et Strasbourg, deux villes aux mains des écologistes.
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