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Le vrai du faux. La majorité des actes anti-religieux en France sont-ils envers les chrétiens, comme l'affirme le Rassemblement national ?

Le député RN de Moselle, Laurent Jacobelli, a regretté qu'Elisabeth Borne ne s'exprime pas selon lui sur ces actes anti-chrétiens.
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Laurent Jacobelli en juin 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Alors qu'Élisabeth Borne, la Première ministre, vient de présenter un plan contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine, le député Rassemblement national de Moselle Laurent Jacobelli estime que ce plan est incomplet. "On ne peut pas accepter les actes racistes, les actes antisémites, explique-t-il sur Sud Radio. D'ailleurs, elle n'en a pas parlé, mais les actes anti-chrétiens sont la majorité des actes anti-religieux en France." 

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1659 actes antireligieux en France 

Est-ce que la majorité des actes antireligieux en France sont vraiment envers les chrétiens ? Pour répondre, on va remonter aux dernières données disponibles. Elles ont été publiées par une mission parlementaire qui nous dit qu'en 2021, on a recensé 1659 actes antireligieux. Les chiffres viennent du renseignement territorial. Si on regarde dans le détail, on compte 857 faits anti-chrétiens, 589 faits antisémites et 213 faits anti-musulmans. 

En clair, Laurent Jacobelli a raison à première vue : en valeur absolue, c'est vrai, il y a bien une majorité d'actes anti-chrétiens. Sauf que si l'on regarde ce qu'il y a derrière ce chiffre, on peut apporter quelques précisions. D'abord, une écrasante majorité (plus de 90 % des faits anti-chrétiens recensés) concerne des atteintes aux biens, c'est-à-dire essentiellement des dégradations dans les églises ou des cimetières, alors qu'à l'inverse, la communauté juive, par exemple, est particulièrement touchée pas des atteintes aux personnes. Cela concerne la moitié des faits et 10 % sont même des agressions physiques violentes. "Ce pourcentage devant être rapporté à la faible proportion que représente la communauté juive dans la population totale", note la mission parlementaire. 

Des chiffres à prendre avec des pincettes

Ces chiffres d'actes antireligieux sont à prendre avec beaucoup de précautions parce qu'ils sont "sous-estimés". C'est ce que précise le même rapport notamment parce que les victimes, souvent, ne déposent pas plainte.

Par ailleurs, la Commission nationale consultative des droits de l'homme, qui publie chaque année un rapport sur la lutte contre le racisme, note de son côté que les dégradations d'églises, c'est-à-dire la majorité des faits anti-chrétiens, n'ont pas souvent de motivations anti-religieuses. Il s'agit plutôt de vandalisme pur ou de vol de tableaux, contrairement aux synagogues ou aux mosquées, plus souvent visées par des inscriptions ou des propos menaçants.

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