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Le vrai du faux. Non, Donald Trump n'appelle pas les Belges à se retirer de l'accord de Paris

Remplacer le visage de quelqu'un sur une vidéo par un autre visage, c'est ce qu'on appelle les "deep fakes". Un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur ces dernières années sur internet.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vidéo postée en mai 2018 par le parti socialste flamand avec une "ddepfake" mettant en scène Donald Trump. (Capture d'écran YouTube)

Faire dire n'importe quoi à n'importe qui. C'est le principe des "deep fakes". Pour faire simple, il s'agit de remplacer en temps réel dans une vidéo, tout ou une partie du visage d'une personne par celui de quelqu'un d'autre.

Faux visages, faux discours

Il y a quelques semaines, par exemple, un vrai discours de Barack Obama a été détourné. Résultat : on a l'impression que l'ancien président américain dit réellement que "le président Trump est une sous-merde". En fait, il s'agit d'un montage réalisé et diffusé sur la chaîne YouTube de Buzzfeed pour avertir justement les lecteurs du site sur les dangers des "deep fakes" qui circulent sur internet.

Un avertissement, alors que le procédé est de plus en plus utilisé pour nuire à des personnalités, en collant par exemple le visage d'une femme sur des corps d'actrice porno. Melania Trump, la première dame des États-Unis en a fait les frais, récemment.

Des "deep fakes" pour faire campagne

Pour la première fois, un parti politique a également utilisé le "deep fake". Dimanche dernier, le Parti socialiste flamand a posté une vidéo sur ses comptes Facebook et Twitter. Les vraies images d'un discours de Donald Trump sont utilisées, sauf que la voix du président américain a été remplacée pour lui faire dire tout à fait autre chose : "Cher peuple de Belgique, vous le savez, j'en ai eu assez dans le pantalon pour retirer les États-Unis des accords de Paris sur le climat. Et vous devriez faire de même. Parce que ce que vous faites en ce moment en Belgique est en fait beaucoup pire. Vous avez donné votre accord, mais vous ne prenez aucune mesure. Que du blablabla. So Sad." Le tout pour encourager les internautes à signer une pétition pour demander la fermeture d'une centrale nucléaire. 

Des outils simples et efficaces

Dans cette vidéo, on se rend compte rapidement qu'il s'agit d'une imitation, difficile de se faire avoir. Mais certains "deep fakes" sont très bien réalisés et peuvent avoir un énorme pouvoir de nuisance sur les réseaux sociaux, notamment sur des sujets politiques. Et ça ne demande pas forcément beaucoup de moyens et de connaissance technique. Les outils pour créer ces vidéos sont de plus en plus perfectionnés et très simples à utiliser.

L'an dernier, un rapport de l'université d'Harvard prévenait que le plus grand danger à venir est que les vidéos et les images que l'on considère aujourd'hui encore comme des preuves incontestables de ce qui ce passe, vont devenir de moins en moins crédibles.

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