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Le vrai du faux. Non, il n'est pas dangereux de se baigner après le repas

Vieille idée reçue ou conseil de grand-mère : on nous a souvent formellement interdit de se baigner en sortant de table, par risque d'hydrocution. Et pourtant... 

Article rédigé par franceinfo - Remi Ink
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Publié Mis à jour
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Des vacanciers se baignent à La Grande Motte (Hérault), le 8 juillet 2018.  (MAX BERULLIER / MAXPPP)

"Il faut attendre trois heures après avoir mangé pour aller à l'eau." On a tous entendu ce conseil en vacances en quittant la table. Trois heures, c'est le temps de la digestion. Ce mythe part donc d'un bon sens : lorsque l'on digère, notre estomac et nos intestins travaillent, on consomme de l'énergie. Quand on nage, on en consomme aussi et le volume de sang oxygéné serait insuffisant pour réaliser ces deux efforts en même temps.

Sauf qu'on sait scientifiquement aujourd'hui que le tube digestif est court-circuité à l'effort : quand on nage, on ne digère pas. Quant à l’hydrocution, elle est liée à l’exposition au soleil et non à la digestion. C'est ce que rappelle un médecin coordonnateur de la Fédération française de natation, sur le site internet Le Quotidien du Medecin.

Les statistiques le confirment 

Il n'y a aujourd'hui aucune donnée concrète, aucun argument scientifique qui appuient ce cliché de la dangerosité de se baigner après un repas. La dernière étude sur les noyades de l'agence Santé Publique France le montre bien, elle date de 2015 : entre le 1er juin et le 30 septembre 2015, il y a eu en France 1 441 noyades relevées, qui ont entrainé 555 décès.

Parmi les causes de ces noyades, on trouve : la chute, les courants, la crise d'épilepsie, l'épuisement, le malaise cardiaque, le malaise vagal, la consommation d’alcool, sept cas d'hydrocution, et un seul problème de digestion, sans en préciser la nature. 
Cela dit, il ne faut pas faire n'importe quoi, n'allez pas nager un kilomètre après une grosse raclette arrosée au vin blanc, mais ça c'est du bon sens !

Des gestes restent importants

Il faut rester vigilant et respecter des choses simples : la surveillance rapprochée des jeunes enfants, leur apprendre à nager le plus tôt possible (un Français sur six déclare ne pas savoir nager), rester dans les zones de baignade surveillées, ne pas surestimer ses capacités physiques, se renseigner sur l’état de la mer et les conditions météo.

La France a enregistré 251 décès par noyade entre le 1er juin et le 26 juillet 2018, soit quatre morts par jour, avertit l'agence sanitaire Santé publique France.

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