Le vrai du faux. "Une très grande majorité d'hommes parmi les migrants" ?
C'est ce qu'affirme la députée européenne Nadine Morano, précisant que "les familles sont très peu nombreuses, il y a très peu de femmes, très peu d'enfants" dans les arrivées de migrants en Europe. Un constat exagéré.
Voilà donc ce qu'affirme l'eurodéputée Nadine Morano sur France Info ce lundi 4 octobre dans l'émission 8h30 Apathie :
"Ce qu'on ne dit pas non plus suffisemment, c'est que vous avez une très grande majorité d'hommes qui arrivent dans l'Union européenne. Les familles sont très peu nombreuses. Il y a très peu de femmes, très peu d'enfants."
Une "très grande majorité" d'hommes parmi les migrants arrivant en Europe ?
Plutôt vrai. D'après les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés, 152.000 hommes sont arrivés sur les côtes de Grèce, d'Italie ou d'Espagne depuis le début de l'année. Ils représentent 53% de l'ensemble des 286.000 entrées en Europe par la Méditerranée depuis le début de l'année. il s'agit donc bien d'une majorité, mais pas d'une "très grande majorité".
Ce qui ne veut pas dire, à l'inverse, qu'une majorité de femmes et d'enfants sont restés en Syrie, par exemple. Toujours d'après le Haut commissariat aux réfugiés, ils constituent les trois quarts des 4,8 millions de personnes massées dans les camps de réfugiés dans les pays voisins, comme le Liban ou la Turquie.
Très peu de femmes et d'enfants chez les migrants ?
Là encore, le constat de Nadine Morano est à nuancer. Parmi les demandes d'asile recueillies par l'Ofpra l'année dernière, sans compter le cas particulier des mineurs, près des deux tiers ont concerné des hommes.
Mais la répartition homme/femme chez les demandeurs d'asile varie beaucoup en fonction des pays d'origine. Les Soudanais et les Syriens représentent les deux premières nationalités demandeuses d'asile l'an dernier. Parmi les Soudanais, l'Ofpra a compté seulement 3% de femmes. Mais la part des femmes monte à 42% chez les candidats à l'asile syriens.
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