Non, il n’y a pas que les utilisateurs de Twitter qui se passionnent pour l'affaire Benalla
Deux indiscrets publiés ces derniers jours laissent pourtant penser le contraire et ce, jusqu’en haut de l’État.
D’abord dans Le Point, un conseiller ministériel souffle au journaliste : "On va voir s'il ne s'agit pas d'un sujet dont l'intérêt ne dépasse pas la twittosphère."
Un collaborateur d’Édouard Philippe cité par Le Parisien va plus loin : "L'affaire Benalla fait le buzz sur Twitter, le réseau social du microcosme parisien, mais sur Facebook où sont tous les Français, ça ne prend pas plus que ça."
Si Twitter est le réseau social de l’instantanéité de l’information, ça n’en fait pas un réseau social de privilégiés parisiens. Twitter, c‘est 10 millions d'utilisateurs actifs dans toute la France. Facebook en compte 33 millions, un public plus familial et plus intéressé par la distraction que par l’actualité.
Est-ce que cette Affaire Benalla passionne la twittosphère ?
C’est un carton. Il n'y a pas un jour depuis la révélation de l’affaire mercredi dernier, sans avoir une occurrence, ou plusieurs, dans le top 10 des mots-clés les plus populaires. Les hashtag #Benalla, #Elysée, #Macron se sont multipliés, accompagnés d'un peu de parodie avec le hashtag #Benamoitiélla.
D’après la plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain, plus d’1,5 million de tweets ont été partagés sur le sujet entre mercredi dernier et lundi matin. Un volume largement comparable aux hashtag #MeeToo, #BalanceTonPorc et #JeSuisCharlie.
Toujours selon Visibrain, les articles les plus partagés sur Twitter portent presque tous sur l’affaire Benalla depuis une semaine.
Et du côté de Facebook ?
C’est plus difficile à cerner car les données de mesures d’audience ne sont pas rendues publiques. Il y a tout de même des indices. Selon l’outil de mesure Buzzsumo, les interactions (partages, commentaires, likes, etc.) se sont élevées parfois à plusieurs dizaines de milliers par article traitant de cette affaire. En plein milieu de l’été, c’est une aubaine pour les médias généralistes, les quotidiens et la PQR.
L’outil Crowdangle qui mesure le buzz sur Facebook, confirme cette tendance. La plupart des articles autour de Benalla ont surperformé. Autrement dit, ils ont connu un succès plus grand que d'habitude sur Facebook, multipliant généralement par dix leur audience sur le sujet Benalla.
Cette audience numérique décuplée, les collaborateurs et autres conseillers auraient pu la constater tout simplement sur l’outil Google Trends, le classement quotidien des recherches les plus populaires. Depuis le 18 juillet, il n’y a quasiment pas une journée où l'occurrence Alexandre Benalla n’est pas dans le top 20 des sujets du jour.
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