Retraites : un quart des Français sont-ils "déjà morts à 62 ans", comme l'affirme Anne Hidalgo ?
La candidate socialiste à l'élection présidentielle, opposée à un recul de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, a justifié sa position en expliquant notamment qu'un quart des Français n'étaient déjà plus en vie à 62 ans. C'est faux.
"On nous explique qu'il va falloir allonger l'âge de la retraite. Je vous signale qu'il y a un quart des Français qui sont déjà morts à 62 ans", s'est insurgée la candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo, interrogée jeudi 10 mars sur France Inter, alors qu'Emmanuel Macron veut repousser progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Mais la socialiste se trompe.
.@Anne_Hidalgo sur les retraites : "Moi je réintroduis les critères de pénibilités, je garantis la retraite à 62 ans"#le79inter pic.twitter.com/PbA0uSP2kd
— France Inter (@franceinter) March 10, 2022
Ce que montrent les chiffres de l'INSEE, c'est qu'un quart des 5% de Français les plus pauvres sont déjà décédés à l'âge de 62 ans, et non pas un quart de l'ensemble des Français, comme l'affirme Anne Hidalgo. Par ailleurs, il ne s'agit ici que des hommes, car les femmes vivent plus longtemps. Ce que nous montrent les tables de mortalité de l'INSEE, c'est que, plus on est pauvre, moins on a de chances de vivre longtemps. À 62 ans, à peine 5% des Français les plus riches sont déjà morts... contre 25% des 5% les plus pauvres.
Concernant l'ensemble des Français, à l'âge actuel de départ à la retraite fixé à 62 ans, 12% des hommes sont déjà décédés, et 6% des femmes.
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