Vente du site de désinformation Infowars : la revanche des familles de victimes de la fusillade de Sandy Hook
C'est une histoire de revanche sur la désinformation qui nous vient, mi-novembre, des États-Unis. Ou comment des familles de victimes de la fusillade de Sandy Hook se sont alliées à un site d'information satirique pour racheter Infowars, un site de désinformation qui répand de fausses informations et des théories du complot sur internet depuis 25 ans et qui leur a fait du tort.
Cette histoire commence il y a plus de dix ans. Le 14 décembre 2012, un homme entre dans l'école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, et y tue 20 élèves et six membres du personnel. La tuerie choque le monde entier.
Mais, pendant les années qui ont suivi, le site Infowars affirme que cette fusillade n'a jamais existé, que c'est un coup monté du gouvernement américain pour mettre en place un plus grand contrôle des armes. À l'époque, Barack Obama est le président des États-Unis. Infowars affirme que les familles de victimes sont des acteurs, ce qui leur vaut d'être victime d'une campagne de harcèlement. Cette dénégation de la vérité blesse les familles de victimes dont certaines décident de contre-attaquer.
Des années de bataille judiciaire
Elles saisisent d'abord la justice. En 2018, sept familles de victimes portent plainte pour diffamation contre le site internet et contre son créateur, Alex Jones, un animateur radio complotiste, fidèle soutien de Donald Trump, déjà évoqué dans le Vrai ou Faux.
Après plusieurs années de bataille judiciaire et deux procès, Infowars est condamné à verser plus d'un milliard de dollars aux victimes de la tuerie. Sauf que, pour pouvoir verser cet argent, InfoWars a dû être placé en liquidation judiciaire et a été vendu.
Remplacer la désinformation par l'humour
C'est là qu'arrive la deuxième étape de la revanche. Ces familles décident de soutenir l'offre de The Onion, le site satirique, pour racheter InfoWars. Elles acceptent de renoncer à une partie de l'argent qui leur revenait pour que le site internet qui les a blessées, devienne, non plus une plateforme de désinformation, mais un site qui se moque des désinformateurs, pour remplacer la désinformation par l'humour.
Leur revanche risque néanmoins d'être empêchée. Un juge texan a ordonné une audience pour s'assurer que la vente respecte bien la loi. Il craint un manque de transparence.
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