Vrai ou faux
La Seine était-elle baignable lors des épreuves en eau libre des Jeux olympiques ?

Après la polémique autour de l'état de la Seine où se sont tenues les épreuves en eau libre des JO, le Comité d'organisation des jeux olympiques a publié, dimanche, les résultats de ses relevés dans le fleuve.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le départ du triathlon masculin dans la Seine le 31 juillet 2024 (DAVID GOLDMAN / POOL)

Pendant les Jeux olympiques, beaucoup se sont interrogés sur la propreté de la Seine où se sont tenues les épreuves en eau libre : triathlon et marathon de natation. Au début du mois, l'ONG Surfrider demandait plus de transparence du Comité olympique qui ne publiait pas ses relevés dans le fleuve. C'est chose faite. Le COJO a finalement publié, dimanche 11 août, toutes ses mesures dans la Seine, réalisées entre le 19 juillet et le 9 août dernier.

Le document publié par le Comité révèle que la Seine était suffisamment propre pour quatre des cinq épreuves en eau libre de ces JO, exception faite du relais mixte de triathlon le 5 août dernier. Ce jour-là, le COJO a relevé une trop forte concentration d'une des deux bactéries surveillées dans la Seine : les entérocoques intestinaux. Il y en avait 9% de trop par rapport au plafond fixé pour cette bactérie.
L'autre bactérie surveillée par le COJO, l'Escherichia coli, était en dessous du plafond fixé.

Les relevés ont été faits sur quatre points du fleuve : au niveau du pont Alexandre III, du pont des Invalides, du port du Gros-Caillou et du pont de l’Alma. Pour e. coli, la concentration ne doit pas dépasser 1000 unités faisant colonie (UFC) pour 100 millilitres. Pour les entérocoques, c'est pas plus de 400 UFC pour 100 millilitres. 

Pourquoi avoir maintenu le relais mixte de triathlon ?

Pour comprendre pourquoi, si la Seine n'était pas assez propre le 5 août, le relais mixte de triathlon a été maintenu ce jour-là, il faut reprendre le fil des événements. Des mesures ont été faites la veille, le 4 août. Elles sont mauvaises ce jour-là, sur les deux bactéries, mais les analyses montrent que la situation est en train de s'améliorer notamment grâce à une météo beaucoup plus ensoleillée. Les organisateurs décident donc de maintenir l'épreuve pour le lendemain.

Le matin du 5 août : nouvelles mesures. Cette fois la concentration de bactéries est effectivement en forte baisse sauf sur un point de relevé, sur lequel il y a léger dépassement : les fameux 9% sur les entérocoques. Les triathlètes sont informés de la situation, et tous décident de concourir.

En dehors des jours d'épreuves en eau libre dans la Seine, le document publié par le COJO permet de suivre la salubrité du fleuve sur une période relativement longue. Ces relevés nous apprennent qu'entre le 19 juillet et 9 août, soit 22 jours, la Seine n'a été baignable que 8 jours. C'est d'ailleurs pour cette raison que les épreuves en eau libre, ainsi que les journées de familiarisation des athlètes avec le fleuve ont dû être reportées à plusieurs reprises : six fois en tout.

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