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Battlestar Galactica, de la SF pour ceux qui n'aiment pas ça

Battlestar Galactica est une série méconnue voire inconnue du grand public en France. Récit de l'errance d'une colonie humaine dans l'espace, elle est l'archétype du récit de science-fiction pour ceux qui n'aiment pas la SF. Il y a des batailles dans les étoiles, mais l'essentiel est ailleurs, dans la complexité des thèmes abordés par cette série qui ne se laisse pas facilement approcher. La religion, la démocratie, la résistance, le pouvoir politique, l'organisation sociale, l'identité humaine et l'avenir de l'espèce sont au menu des quatre saisons. 
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Battlestar Galactica, ou BSG pour les connaisseurs, est le récit d'une errance, de la quête d'une Terre promise. Quarante mille humains ont survécu aux attaques nucléaires lancées par les Cylons, des machines créées par les hommes et dont la révolte a scellé la fin des douze Colonies. Contraints de fuir, les hommes errent dans l'espace à bord d'une flotte de vaisseaux spatiaux conduits par le Galactica.

Pour seule boussole, la flotte possède des textes sacrés qui prédisent la découverte d'une treizième colonie, appelée Terre, sur laquelle ils espèrent un jour s'installer et vivre en paix. Le caractère religieux, voire messianique de la série est présent dès les premiers épisodes et ne cesse jamais jusqu'à la fin du voyage. 

Les titres des épisodes suffisent eux-mêmes à exprimer cette influence religieuse, se référant à la "Foi", à la "Révélation", à "L'Epiphanie" ou encore à "La Main de Dieu". Dans ce tableau, un personnage incarne une figure christique, Gaïus Baltar (James Callis), un brillant scientifique qui deviendra président et sombrera dans une crise mystique.

Une série politique

BSG est l'histoire d'une guerre entre l'homme et les machines qui ont pris forme humaine. Elle est le récit de la survie de l'espèce mais elle est surtout une longue digression sur la politique, sur la démocratie, sur le devoir de résistance à l'oppression mais également sur le rêve. Sur le besoin humain de recréer du virtuel afin de pouvoir supporter le réel.

La série que l'on doit à Ronald D. Moore fut diffusée de décembre 2003 à mars 2009. Sans doute trop déroutante, un peu élitiste, elle a surtout rallié un public d'amateurs et de connaisseurs et a été portée par des critiques élogieuses.

De l'aveu même de son créateur, elle a cherché à réinventer une série originale datant de 1978 (à la suite du phénomène Star Wars), fortement influencée par les thèmes de la culture mormonne, église à laquelle appartenait son inspirateur Glen Larson.

BSG a ensuite été suivie par un préquel, autrement dit une série relatant les événements antérieurs à ceux de l'histoire de la série. Intitulée Caprica, cette fiction dérivée racontait comment les hommes jouant les apprentis-sorciers avaient créé les Cylons et avaient été dépassés par leur création.

Battlestar Galactica ne se livre pas facilement. Elle exige du temps et de la patience, mais elle offre bien des satisfactions et s'impose comme l'une des fictions majeures sur la question du pouvoir.

 

 

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