Cet article date de plus de dix ans.

"Bestseller", de Jesse Kellerman, publié chez Les deux Terres

Ce polar complètement délirant risque de faire grincer les dents des amateurs de pur polar socialement engagé, mais va réjouir les esprits curieux et fantaisistes agacés, par ailleurs, par tous ces complotistes qui vous disent qu'on n'a jamais marché sur la lune ou que les tours du World Trade Center ont été dynamitées de l'intérieur.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

L'histoire commence avec un prof de fac, qui s'appelle Arthur Pfefferkorn et qui est un peu frustré littérairement. Il
aurait aimé être un écrivain à succès, mais cela n'a pas marché, il a
publié un roman qui a eu un petit succès critique il y a des années, et puis ma
foi, plus grand chose après. Le gros problème, c'est qu'il a un ami qui, lui,
enchaîne les succès, des thrillers, un par an, qui mettent en scène un héros
nommé Dick Stapp et qui les signe du nom de William de Nerval.

Quand le livre commence, William de Nerval vient de mourir
en mer. Aux funérailles, Arthur retrouve Carlotta, la veuve de William, qu'il a
toujours aimé. Ils se revoient et Arthur, non seulement prend une revanche
amoureuse en possédant la fille dont il a toujours rêvé, mais en plus, il tombe
sur un manuscrit non publié signé par William de Nerval, et décide de mettre la
main dessus, son nom à lui dessus, et de le publier pour prendre, enfin, sa
revanche littéraire.

Mais Arthur va découvrir que les bestsellers sont fabriqués pour
transmettre des instructions codées aux agents dormants du monde entier. Arthur
a commis l'irréparable en corrigeant le texte de William de Nerval, en
enlevant, par exemple, les nombreux tics d'écriture comme "le souffle court"
ou "d'un geste fluide", il vient de donner de nouvelles instructions aux
espions, et de déclencher, dans une lointaine contrée coupé en deux, la Zlabie,
un coup d'état. Arthur est kidnappé, puis entraîné à devenir un athlète, un
James Bond de choc, et c'est parti pour un deuxième roman qui nous rappelle OSS
117 ou les Marx Brothers.

On est dans ce qu'on pourrait appeler du polar comique comme
on dit opéra comique. C'est totalement décalé, c'est vivant, c'est d'une
liberté folle, et c'est tout à fait raccord avec les souhaits de Kellerman, qui
a toujours dit qu'il voulait écrire une comédie.

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