"Grigris," de Mamat Saleh Haroun
Mamat Saleh Haroun est l'un des rares porte-drapeaux du cinéma
africain. Il a notamment reçu le prix du jury à Cannes, il y a trois ans, pour Un homme qui crie . C'est de nouveau chez lui à Ndjamena au Tchad
qu'il a choisi de tourner Grigris .
Grigris c'est le surnom, dans ce film, d'un jeune homme
handicapé, qui malgré une jambe atrophiée
danse dans les clubs et les boîtes de nuit de la capitale tchadienne.
Avec une incroyable présence à l'écran, il danse pour vivre,
pour survivre, pour faire rêver, et rêver lui-même, à un avenir meilleur,
malgré la misère ambiante.
En toile de fond de ce film qui emprunte au polar, il y a
aussi la prostitution et les divers trafics qui gangrènent toute la société. C'est
là que le film malheureusement manque un peu de souffle, même s'il a le mérite
d'empoigner une réalité souvent taboue au Tchad. Il pêche par une interprétation
souvent approximative et un scénario, des rebondissements et des situations
trop convenues.
Souleymane Démé, un danseur burkinabé, offre à ce film,
malgré ses faiblesses, des scènes très fortes, qui restent gravées en mémoire. Il
communique, quand il danse, une énergie électrique, hypnotisante, qui
fonctionne comme un symbole.
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