"In America" ou le retour de l'emmerdeur
C 'est le genre de type qu'on adore détester et qu'on déteste adorer. L'emmerdeur, personnage à part dans le folklore comique français. On peut dater son apparition d'une pièce de Francis Veber au début des années 70. Mais, c'est surtout avec Jacques Brel alias François Pignon dans le célèbre film d'Edouard Molinaro (1973) qu'il s'impose comme un protagoniste original, venant à la suite du Corniaud de Gérard Oury.
Au cinéma, L'emmerdeur est immortalisé par Pierre Richard qui va occuper ce rôle de manière récurrente dans plusieurs productions de Francis Veber aux côtés de Gérard Depardieu: Les Compères ou encore La Chèvre .
A la télévision, l'emmerdeur est très peu employé, voire ignoré, car le petit écran préfère s'inspirer de la tradition du cirque et mettre en scène les personnages de clowns, soit le clown blanc, soit l'Auguste, comme par exemple dans la série Fais pas ci, Fais pas ça .
Sur la bonne voie
En ce sens, la nouvelle création originale d'OCS intitulée In America représente une tentative audacieuse en convoquant un personnage que l'on n'est peu habitué à voir. Michel Moussey (Hédi Tillette de Clermont Tonnerre) est un quadragénaire, père de famille, incapable de savoir ce qu'il veut faire de sa vie.
La seule chose que le passionne vraiment est la "sofa's dance ", la danse acrobatique sur canapé, qu'il pratique depuis des années en sautant comme un cabri sur le sofa de son salon.
Michel s'est inscrit à la Coupe du monde de "sofa's dance " qui doit avoir lieu à Las Vegas. Son beau-frère David, chef d'entreprise, doit se rendre aux Etats-Unis pour tenter de sauver sa boîte menacée par la faillite. L'occasion est trop belle. Les deux hommes se lancent dans un road trip, un voyage itinérant de New York à la capitale américaine du jeu.
Comme toujours dans ce genre d'histoire, le périple est l'occasion de faire le point sur sa vie, de se pencher sur son passé afin d'envisager son avenir, de reconnaître ses erreurs et ses échecs et finalement de trouver un sens à son présent.
Les dix épisodes de 20 minutes sont bien menés, notamment avec l'ajout d'un personnage féminin, une jeune et jolie Québécoise qui va accompagner les deux héros.
Les précédentes productions d'Orange pêchaient par manque de rigueur et d'originalité. La maîtrise était souvent défaillante dans les scénarios et dans la réalisation. In America n'est pas totalement aboutie, mais elle constitue un évident saut qualitatif et montre que la fiction française est sur la bonne voie.
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