La Braderie de l'Art investit la Condition Publique
La Condition Publique : c'est dans l'ancienne activité de ce bâtiment de
10 000 mètres carrés que l'on trouve l'origine de ce nom un peu
mystérieux. La Conditiion Publique, inscrite à l'inventaire
supplémentaire des
Monuments Historiques depuis 1998, a servi pendant soixante-dix ans
jusqu'en 1972 au
conditionnement de la laine. Elle a été réhabilitée en manufacture
culturelle en 2004, mais les murs ont gardé les traces de ce passé
industriel, en particulier la façade extérieure, décorée de têtes de
béliers et de fleurs de coton en pierres de lave. Ces ornementations
rappelaient la vocation du bâtiment, au service de l'industrie textile.
Lors de la réhabilitation de la Condition Publique, les structures et
les décors ont été
préservées.
Dans la rue couverte, les quais de déchargement des camions de laine
sont toujours présents ainsi que la verrière surélevée qui permettait de
ventiler l'espace et d'évacuer l'odeur très forte de la laine brute.
Les
deux halles dans lesquelles étaient déposées les cargaisons de laine ont
des dimensions spectaculaires. L'une d'elles, la plus grande, d'une
surface de 1600 m2, a conservé ses dix-neuf piliers qui avaient pour
fonction de soutenir le toit terrasse en béton armé sur lequel
reposaient plus de 70 cms de terre.
Les anciennes halles font partie des espaces qui vont accueillir la
Braderie de
l'Art. C'est
en 1991 que Fanny Bouyagui s'inspirant des célèbres braderies du nord a
lancé
cette manifestation. L'idée était de rendre l'art contemporain
accessible
à tous en invitant des artistes à créer des œuvres à partir de matériaux
de
récupération, le temps d'un week-end. Chaque année, 15 000 personnes
déambulent pendant 24 heures dans la Condition Publique pour voir des
artistes au travail et repartir avec une de leurs oeuvres vendues entre 1
et 250 euros. Le
design est de plus en plus présent à la Braderie de l'Art. Cette année,
pour la première fois, des œuvres créées par cinq jeunes artistes en
novembre lors d'une résidence design y sont exposées. Ils ont travaillé
pendant cinq jours sur le thème de la pause urbaine : la
plupart ont inventé du mobilier urbain, mais c'est un projet original
conduit par la
seule femme en compétition Isabelle Daëron qui l'a emporté. "Topique
Ciel" est une
installation dédiée à la contemplation du ciel qui est basée sur un
système de
récupération de l'eau de pluie. Une pause urbaine pour rêver et pour
ramener la
nature au cœur de la ville. Cette
jeune designer va maintenant bénéficier d'un accompagnement pour
développer son
projet à l'échelle industrielle.
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