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"Zone 1" de Colson Whitehead

"Zone 1" est le livre d'un grand auteur américain à découvrir puisqu'il est peu connu en France. Colson Whitehead risque de se faire un nom chez nous avec le thème du zombie. Il renouvelle de la tête aux pieds le livre de zombies et le genre du roman d'horreur.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est bien un roman de zombies mais il est publié dans la collection
Gallimard
. C'est une fable politique avec des profiteurs de guerre. Quand le
livre est sorti, il y a eu un papier dans le New York Times qui indique que
tout ce à quoi l'on pouvait s'attendre allait être balayé.

Synopsis : La Dernière Nuit a eu lieu. Le fléau s'est
répandu. Et dans le désert du monde d'après, les rares humains survivants
luttent au jour le jour pour échapper aux zombies, ces morts-vivants cannibales
et contagieux. Pourtant, l'espoir commence à renaître. Dans la Zone 1, tout en
bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombies
traînards, première étape d'une patiente entreprise de reconquête.

Mais la victoire est-elle seulement possible ? Et pour reconstruire quel
monde ? Les personnages sont hantés par le passé, ou inversement refoulent
le souvenir du cauchemar et des êtres perdus. Mais avant d'en être réduits à
survivre, avaient-ils vraiment vécu ? Mark Spitz se sent fait pour ce chaos
absurde grâce à sa médiocrité même, et éprouve une étrange empathie pour les
traînards. Et parfois, il lui vient à l'esprit la pensée interdite.

Noirceur et humour

Colson Whitehead offre ici un authentique et palpitant conte de terreur, dont
la noirceur et la tension permanente sont accentuées par un humour macabre et
sardonique, et une invention verbale exceptionnelle, faite d'argot militaire,
d'euphémismes officiels, d'images audacieuses pour rendre compte de
l'impensable, donner une forme au pire. Mais ce tableau d'apocalypse, cette
fable aux multiples interprétations est aussi une méditation sur ce qui fonde
l'humanité.

En vrai moraliste, Whitehead pose ici plus crûment que jamais la même question
lancinante : que faisons-nous de nos vies ? Et la démesure de
l'horreur confère à cette représentation un lyrisme endeuillé, une gravité et
une puissance proprement visionnaires.

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