Cet article date de plus d'onze ans.

Les ressorts de la corruption

Les frégates de Taïwan, les marchés truqués d'Ile-de-France, les biens mal acquis, Elf, Karachi... Autant d'affaires politico-financières jugées ou en cours de jugement qui ont nourri la chronique judiciaire, ces dernières années. Cette corruption est analysée dans "92 connection", de Noël Pons et Jean-Paul Philippe aux éditions du Nouveau monde.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Noël Pons, ancien agent des impôts, et Jean-Paul Philippe,
ancien commandant de police, sont tous les deux spécialisés dans la lutte
contre la corruption. Ils ont recensé toutes les affaires, toute la corruption
qui prospère dans les Hauts-de-Seine depuis les années 1970 et ils en
expliquent les ressorts.

S'ils ont choisi les Hauts-de-Seine c'est parce que c'est un
terrain qu'ils connaissent très bien. Mais ce n'est pas la seule raison. "Il
s'agit d'un groupe géographique réduit avec une richesse exceptionnelle par
rapport aux autres départements, et où une famille politique est au pouvoir
depuis les années 70. On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de guerres intestines
qui permettent de faire remonter de nombreuses informations.
"

Ce livre est une sorte de petit manuel pour les fraudeurs. "On
a essayé d'être explicatifs et pédagogiques mais ce n'est pas pour qu'il y ait
plus de fraudeurs mais pour augmenter la conscience des lecteurs.
" Noël Pons
et Jean-Paul Philippe ne se contentent pas de décrire les affaires mais en
expliquent les mécanismes. "On est plus sur des schémas inodores,
incolores.
"

Un changement des pratiques dans les années s'est opéré en 2005/2006,
avec une corruption novatrice qui s'appuie notamment sur le lobbying. "Le
terrain de jeu est devenu le monde au lieu d'être local. Dans la corruption le
problème c'est la sanction. Il n'y a pas assez de contrôles, les procureurs ne
sont pas toujours très motivés.
"

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