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Les Informés. "François Bayrou prend ses désirs pour des réalités"

À quoi joue François Bayrou ? Les invités des Informés de franceinfo ont tenté de répondre à la question vendredi. Ils ont également évoqué le Front national, "en pleine crise de l'euro", et "la discipline qui tient", à droite. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
François Bayrou le 17 avril 2017 à Paris, lors du meeting d'Emmanuel Macron à l'AccorHotels Arena.  (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY)

La "polémique" François Bayrou 

François Bayrou et Emmanuel Macron sont-ils au bord de la rupture ? Le président du MoDem estime que la liste des candidats aux législatives présentés par La République en marche ne respecte pas l'accord passé en février 2016 avec le nouveau Président de la République. Il a convoqué le bureau de son parti vendredi 12 mai après avoir déclaré que cette liste "n'avait pas son assentiment". 

François Bayrou pensait que le Président lui réserverait 120 places à l'Assemblée nationale. Il n'en récolte finalement que 38, un score pourtant acceptable pour Éric Chol, directeur de la rédaction de Courrier International : "François Bayrou est en train de créer une polémique alors que sur les 38 noms, une trentaine devraient être élu. On ne connait pas les termes du contrat avec Macron, mais on peut imaginer qu'il aura son groupe à l'assemblée." 

François Bayrou est tout seul et fait un formidable coup politique. Il a de grandes ambitions, il avance ses pions. 

Jacky Isabello, communicant

à franceinfo

Éric Chol a été rejoint par Marc Endeweld, grand reporter à Marianne "François Bayrou prend ses désirs pour des réalités. Quand il rallie Emmanuel Macron en février, c'est un ralliement par défaut car il ne pouvait pas y aller [à la course à la présidentielle NDLR]. Il n'avait pas de troupes ni de financement" a-t-il rappelé. 

Pour les invités des Informés, le président du MoDem joue sa dernière carte : "François Bayrou voit bien que c'est le bazar, et comme c'est un redoutable politique, il prend la main et met la pression sur Emmanuel Macron. Il veut peser et ne pas être un parti croupion", a analysé Jacky Isabello, communicant.

À droite, "une discipline qui tient"

"Une discipline s'est mise en marche à droite" a affirmé Éric Chol. Contrairement au Parti socialiste qui s'entre-déchire, et menace d'exclure son ancien Premier ministre Manuel Valls, celui des Républicains observe un certain calme. "Il va falloir attendre la nomination du Premier ministre et le premier tour des législatives. On verra à ce moment-là une recomposition" a-t-il complété.

Selon lui, les Républicains espèrent encore une cohabitation. "C'est un scénario qui est encore plausible, donc tant qu'il n'est pas encore mort à droite, ils vont essayer de le faire vivre, ils y ont tout intérêt. Ils solderont les comptes au deuxième tour des législatives."

Le Front national en pleine tempête

Le Front national traverse-t-il une crise d'ampleur ? Florian Philippot menace de quitter le Front national s'il renonce à la sortie de l'euro. Cette mesure a cristallisé les tensions au Front national, après la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle. "Depuis des années que le FN tourne autour de cette question sans pouvoir s'en sortir (...) Entre les deux-tours il y a eu un mouvement de flottement absolu." a rappelé Nicolas Prissette, chroniqueur à LCI.

Cette déclaration de Florian Philippot intervient aux lendemains du retrait de la vie politique de Marion Maréchal-Le Pen. L'étau se resserre autour de Marine Le Pen, obligée de gagner la bataille des législatives. "Ils ont connu un accident industriel majeur" a affirmé Jacky Isabello. "Marine Le Pen a été catastrophique lors du débat présidentiel (...) Dès le lendemain, on a dit : Marine Le Pen va payer pour cette erreur stratégique. C'est en train de se mettre en place." a-t-il conclu. 

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