Les jeux de Liza. Paris 2024 : "Les oiseaux de mauvaise augure ont tort", selon Bixente Lizarazu

Tous les jours Bixente Lizarazu, champion du monde de football en 98 et consultant franceinfo nous livre son analyse sur les Jeux olympiques de Paris 2024.
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Des spectateurs français en tribune lors du tournoi olymique féminin de football, le 28 juillet 2024. (R?MY PERRIN / MAXPPP)

On en a déjà parlé et même si on considérait Léon Marchand comme un des grands espoirs de médailles pour ces Jeux Olympiques, il a encore assuré mercredi 31 juillet en remportant deux nouvelles médailles d'or (sur 200 mètres papillon et 200 mètres brasse). C'est exceptionnel d'être capable de nous apporter encore deux médailles. Au-delà de son talent, ce qui me marque c'est qu'il est tellement cool, tellement calme. Même pendant la Marseillaise, il avait le sourire, il regardait les gens, il regardait le public. Il gère tellement bien toutes ces épreuves, cette notoriété qui est en train d'exploser. C'est une image fabuleuse pour le sport français et pour le sport en général. Il a encore d'autres possibilités de médailles. Je trouve d'ailleurs que la natation est l'un des sports les plus durs au monde. Si en Polynésie tu nages en regardant les requins et les baleines, dans une piscine tu passes toute ta journée à regarder du carrelage et c'est très très ingrat. C'est très très dur.

"Une ambiance hallucinante"

Léon Marchand possède ce calme olympien, qui fait se lever les foules. Ce n'est pas le seul. Globalement, ce qui ressort aussi de ces derniers jours, c'est cette ambiance hallucinante dans ces Jeux olympiques avec un engouement très important. C'est une immense réussite. Les oiseaux de mauvaise augure ont tort, je pense que ces Jeux olympiques arrivent vraiment au bon moment parce que nous étions dans une période d'écœurement, de dégoût. Il y a eu la dissolution de l'Assemblée nationale, l'image pitoyable aussi de la politique. En football l'Euro a été un peu pourri en termes d'ambiance. Pour les jeux, j'ai l'impression que les Français ont envie de se défouler. Ils ont envie de vivre des émotions positives. La compétition est arrivée à point nommé.

Dès la cérémonie d'ouverture, malgré la pluie on a tous pris une claque. Après, chaque jour les meilleurs athlètes du monde réalisent des performances exeptionnelles. La France compte, jeudi 1er août au matin 26 médailles, dont huit médailles en or, ce qui nous permet d'être deuxième au tableau des médailles derrière la Chine, c'est exceptionnel. Nous avons des champions qu'on adore comme Léon Marchand, Antoine Dupont, il y aura aussi Teddy Riner. Pour les étrangers, on est épatés de voir une athlète comme Simone Biles. Les épreuves se déroulent de plus dans des lieux exceptionnels, et c'est l'une des particularités de Paris. Des stars du monde entier sont venues, on pense, par exemple, à Zinédine Zidane présent pour supporter le pongiste Félix Lebrun.

Le sport possède un effet fédérateur et permet de vivre des émotions positives ensemble, on en a besoin. Moi, ça me fait beaucoup penser à 1998 parce que c'était un peu comme ça. Ça avait démarré avec des critiques pour finir en,beauté. Cette Coupe du monde 1998 représente un marqueur social énorme et je pense que ces Jeux olympiques 2024 le seront aussi. Nous nous en souviendrons. On a besoin de se sentir heureux ensemble, même si j'ai peur que cette sensation ne dure pas aussi longtemps qu'en 1998.

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