Les Jeux de Liza. Teddy Riner, Léon Marchand, Florent Manaudou : les Titans

Tous les jours Bixente Lizarazu, champion du monde de football en 1998 et consultant franceinfo nous livre son analyse sur les Jeux olympiques de Paris 2024.

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Publié le 03/08/2024 11:01 Mis à jour le 03/08/2024 14:57

Temps de lecture : 3min

2 août 2024. Le français Teddy Riner remporte pour la troisième fois une médaille olympique en individuel après celles de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Une consécration pour cet immense sportif qui devient le meilleur judoka de tous les temps. Ici son ippon gagnant hier en finale, contre le Sud-Coréen Minjong Kim, champion du monde en titre et numéro un mondial. (JEAN CATUFFE / GETTY IMAGES EUROPE)

Quelle journée hier, vendredi 2 août ! Neuf médailles en un jour seulement, et pas des moindres pour les Français, quelle moisson ! Bixente Lizarazu, notre consultant a tout suivi pour nous.

franceinfo : Bixente, vous êtes un supporter heureux...

Bixente Lizarazu : Oui, c'était un peu "vis ma vie aux JO". Hier, neuf médailles pour la délégation française. Bon moi je n'ai rien fait, je n'ai fait que regarder, mais assister à la médaille d'or de Teddy Riner et puis enchaîner avec la natation et Léon Marchand et sa médaille d'or aussi. Alors on était un petit peu déçus, évidemment, sur la médaille de bronze de la judoka Romane Dicko. Pour Florent Manaudou, c'était je pense, une médaille qu'il espérait parce que le niveau était très élevé. Mais voilà, je ne m'en lasse pas.

À chaque fois que je vois des champions, je suis hyper ému. Je ressens leurs émotions et c'est fabuleux d'être là. Hier, l'ambiance était complètement folle au judo avec Teddy Riner, parce qu'il était évidemment très attendu. C'était électrique, tout le monde espérait qu'il arrive à gagner ce titre olympique. Encore une fois, il l'a fait. Et c'est pareil ensuite avec la natation. Il y avait une ambiance de folie avec Léon Marchand qui a enchaîné quatre médailles d'or consécutives, donc c'est ça qui était fou.

Et si je vois un point commun finalement entre les deux, c'est que j'ai l'impression qu'ils ont touché quelque chose qui s'appelle "la zone" dans le sport de haut niveau. C'est comme le match parfait, la course parfaite ou le combat parfait pour Teddy Riner. On a l'impression d'être invincible. On a l'impression d'avoir les sens qui sont décuplés, c'est un mental très particulier. Et Teddy Riner, hier, il n'a pas fait que gagner, il a été beau dans sa victoire, parce qu'il a mis des ippons à tout le monde, et notamment en finale.

Je pense que quand on fait de la compétition, on veut gagner, bien sûr, mais on veut être beau, on s'imagine, par exemple pour un footballeur, marquer une reprise de volée magnifique. Et pour Teddy Riner hier, je pense que c'est une de ses plus belles compétitions parce qu’il a pratiqué des techniques très belles, et je crois qu'il était très fier aussi de gagner, mais d'être beau en gagnant.

Avec cette belle victoire par ippon, ça compte ?

Oui, ça compte énormément. Ça arrive très rarement, si je vous donne un exemple, pour nous, c'était France 98 contre le Brésil, en finale contre le Brésil, Coupe du monde. Le Brésil, c'était le meilleur adversaire possible, et on gagne trois à zéro. Il n'y a pas de discussion. Voilà, c'est un match parfait, comme dans les rêves, et je pense que Teddy Riner il a vécu ça, et Marchand lui, c'est pareil. Il a vécu ça aussi, parce que c'est un enchaînement parfait de quatre victoires, et lui, il doit gérer ses efforts et ça, c'est très difficile.

Et donc je pense qu'ils ont été dans cette fameuse "zone" qui est très rare dans le sport de haut niveau. C'est très rare de l'atteindre, ça arrive quelques fois dans une carrière, mais quand tu l'atteins, c'est fabuleux, et ils s'en rendront compte dans quelques années.

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