"Les Insolents" d'Ann Scott

Des écrivains, mis en lumière cet automne avec les prix littéraires, parlent d’un livre qu’ils aiment et qu'ils souhaitent offrir pour les fêtes de fin d’année. C'est au tour d'Ann Scott, lauréate du prix Renaudot 2023 pour Les Insolents, paru aux éditions Calmann-Lévy, de nous parler de son roman, et de nous livrer ensuite son coup de cœur littéraire.

La narratrice de ce roman, s'appelle Alex. Pour la décrire un peu vite, Alex a 46 ans. Elle est une artiste reconnue, musicienne et compositrice. Elle a un passé de junkie et semble ne connaître, comme le dit son ami Jack, que "des histoires qui vont dans le mur". Un jour, elle fait le choix de quitter Paris et ses proches, et débarque dans le Finistère en Bretagne, pour y créer et y vivre, seule.

Enfin pas complètement seule, elle a son monde intérieur, et elle est forte de ce monde intérieur. Elle pense beaucoup à ses amis, Margaux et Jacques, et à tous ceux qui sont avec elles "les insolents", ceux que la vie bouscule, qui sont dans la solitude, mais qui malgré tout, s'accrochent.

"Je pense que c'est une forme d'insolence oui, de refuser de souffrir et d'essayer d'être, pas heureux, parce que je ne sais pas ce que ça veut dire, mais d'aller bien. D'essayer de se battre pour aller bien. Je ne sais pas si c'est une forme d'insolence ou d'arrogance, une façon de ne pas baisser les bras, d'essayer de vouloir le mieux pour soi."

Ann Scott

à franceinfo

C’est un roman qui oscille entre la vie quotidienne de la narratrice et ses pensées, ou celles de son entourage. Ann Scott y a mis beaucoup d’elle, c’est très intime, très sensible !

L'idée de livre à offrir, d'Anne Scott

Un superbe livre de photos paru aux éditions Buchet-Chastel : "L'œil de Nica, de Pannonica de Koenigswarter, qui était une baronne Rothschild anglaise, née au début des années 1900, qui avait une passion pour le jazz, et qui a beaucoup soutenu les jazzmen à la fin des années 50, et surtout dans les années 60, à New York. Elle a longtemps hébergé Thelonious Monk et sa femme. Quand on regarde Bird de Clint Eastwood, le salon dans lequel Charlie Parker est mort à la fin, c'est chez elle. Et donc elle est blanche, ils sont noirs, elle est riche, ils sont pauvres, elle leur a tout donné. Et même quand on n’aime pas le jazz, c'est superbe." Ann Scott poursuit :  

"Et moi j'ai une certaine nostalgie des années 50-60 à New York et toute cette période-là, surtout musicalement. Donc ça me touche particulièrement. Je ne sais pas si ça touchera les gens auxquels je vais l'offrir, mais je vais essayer !"

Ann Scott

à franceinfo

L'œil de Nica. Photographies de Pannonica de Koenigswarter, de Nadine de Koenigswarter et Laurent de Wilde, éditions Buchet Chastel.

En bonus et en lien avec L'œil de Nica, un autre coup de cœur d'Ann Scott :

Les musiciens de jazz et leurs trois vœux, de Pannonica de Koenigswarter, éditions Buchet Chastel.

Belles lectures et bonne année à tous !