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Charlotte Bouvard : "Mon pavé 2018 : pour l’allongement du congé paternité"

Charlotte Bouvard est la fondatrice de l'association SOS Préma. Invitée d'Olivier de Lagarde, elle dénonce la politique sociale sur les enfants prématurés. 

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Charlotte Bouvard. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Quelques mois après la naissance prématurée de son fils en 2004, Charlotte Bouvard fonde SOS Préma. Avec son association, elle lutte pour un allongement du congé paternité, actuellement fixé à 11 jours et porté à 18 jours en cas de naissance multiple. Aujourd’hui, l’hospitalisation d’un enfant n’entraîne aucun allongement de ce congé. C’est pourquoi Charlotte Bouvard dénonce l’absence des pères et la difficulté pour les mères de supporter seule cette épreuve.  

Olivier de Lagarde : Qu’est-ce que changerait la présence du père à l’hôpital au côté d’un enfant très prématuré ?  

Charlotte Bouvard : La première chose , c'est que ça faciliterait la logistique familiale. La deuxième chose ça favoriserait le lien parent-enfant, vous savez comme moi que ce lien se crée dès le début. Et la troisième chose, qui est la plus importante à retenir, c’est que les dernières études scientifiques prouvent que la présence continue des deux parents auprès de l’enfant hospitalisé améliore son développement cognitif, moteur, sensoriel et affectif.  

Ce serait bon pour l’enfant que le père soit présent même si cet enfant est tout petit dans une couveuse ?  

Non seulement c’est bon, mais c’est essentiel au vu des résultats de ces dernières études. Ça veut dire que c’est un investissement sur l’avenir. On rallonge le congé paternité donc on crée une politique sociale adaptée, non seulement à la situation mais surtout aux études scientifiques. On prépare l’avenir de nos enfants en leur offrant un meilleur développement.  

De combien de temps voulez-vous allonger la durée du congé paternité ?  

Du temps d’hospitalisation.  

Mais ça peut être des mois !  

Absolument, ça peut être des mois, mais la cellule familiale doit être favorisée. Je me souviens d’un déplacement avec des parlementaires en 2016 en Suède. Le chef de service me posait la question de la politique sociale autour de la prématurité en France. On parlait du père, il me regarde et il me dit : "Charlotte vous êtes en train de me dire que lorsque l’enfant est entre la vie et la mort, le père est au travail ? Mais vous marchez sur la tête en France !". Oui, on marche sur la tête.

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