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Micro européen. L'Europe, jamais sans l'Italie

L'Italie, souvent diva, mais jamais inutile...

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
L'Italie, un partenaire de taille pour L'Europe. (MAXPPP)

Sans Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Antonio Tajani, Président du parlement européen, que va devenir l’Italie sans ces deux poids lourds qui vont céder leur place dans la nouvelle configuration européenne de 2019 ?

Un partenaire de poids

L’Italie n’est pas un état membre comme un autre, il s’agit tout d’abord d’un état membre fondateur avec comme figure Alcide de Gasperi, le père de la démocratie italienne après la Seconde Guerre mondiale. Ce pays a toujours joué un rôle important dans la construction européenne, de par son histoire sur le continent européen, puis de par son influence sur le continent américain, aussi sa position stratégique en Méditerranée, sa présence culturelle, artistique et gastronomique indéniable au niveau international, enfin son poids économique presque au coude-à-coude avec l’Allemagne.

Une géopolitique très méditerranéenne

En fait, l’Italie a toujours joué la position d’un axe en Méditerranée européenne, un lien entre la Méditerranée orientale grecque et occidentale, italienne et espagnole. Qui plus est, cet état, membre fondateur depuis la fin de la dernière guerre mondiale, a été un miroir d’une certaine réalité européenne, soit l’effondrement d’un continent, puis la reconstruction de ce dernier, offrant à bras ouvert ses créateurs divers et variés, puis ces intellectuels, pour rendre force et vigueur au continent mal en point.

Il suffit de citer un des plus grands intellectuels italiens, sinon le plus grand après Umberto Eco, Nuccio Ordine qui dans son ouvrage L’Utilité de l’Inutile, (l'Utilità dell'inutile) marque une nouvelle ère de réflexion européenne, et pour exemple son importance, puisque l’ouvrage a été traduit à plus de 19 langues.

L’Utilité de l’Inutile

Ce pourrait être une forme de conclusion quand aujourd’hui on note que l’Union européenne ne dégage aucun consensus quant à la nomination des grands noms de celles et ceux qui vont diriger l’Union, soit Président du Conseil européen, de la Commission européenne et du Parlement européen. Il faut préciser que les poids lourds politiques au Parlement sont affaiblis depuis les dernières élections, les conservateurs et les sociaux-démocrates.

Mais une nouvelle fois, s’il s’agit de l’avenir de l’Union, de la question du Brexit, quel locataire à Downing street, et surtout quelle Europe face aux Etats Unis, à la Chine, la Russie, et l’arc terroriste qui va de la Mauritanie à l’Afghanistan, qui aura le courage de travailler pour l’Union, véritable sacerdoce, et non rôle de représentation, quand la planète crie au secours de l’environnement, et que la sécurité est un des passages majeurs avec des décisions contraignantes pour l’Union européenne.

Il ne sera plus question de savoir si Ulysse a dépassé les "colonnes d’Hercule", mais des femmes et des hommes de bonne volonté, "libres et de bonnes mœurs", comme il était dit au XVIIIe siècle, sauront-elles ou ils séparer le bon grain de l’ivraie ?

Ici, l’Italie ne peut être ignorée, même si la doxa ne sait que désigner Mateo Salvini, le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil italien, ou Mario Draghi, président de la banque centrale européenne. L’Europe doit savoir pour demain être plus pauvre en futilités et plus riche en essentiel.

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