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Micro européen. L’après-Merkel se dessine : Armin Laschet vient d'être élu président de la CDU

Armin Laschet, favorable à la continuité avec Angela Merkel vient d'être élu ce samedi 16 janvier président de la CDU après deux jours de scrutin en Allemagne où trois candidats étaient en lice en prévision des élections législatives du 26 septembre prochain. 

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Armin Laschet vient de remporter la présidence de la CDU au congrès de son parti, à Berlin. Les prochaines élections législatives de septembre pourraient conforter le président "merkelien" de la CDU.  (MICHAEL KAPPELER / DPA  / MAXPPP)

Ils étaient donc trois candidats à se disputer la présidence de la CDU. C'est donc Armin Laschet qui vient d'être choisi, ce samedi 16 janvier 2021, de l'autre côté du Rhin, pour être à la tête du parti de l’Union chrétienne démocrate d’Allemagne, (Christlich Demokratische Union Deutschlands). Ce parti, créé en 1945, se réfère à la démocratie chrétienne européenne, c’est-à-dire, le parti de centre-droit en Allemagne. Il est toujours en union avec la CSU bavaroise, (Christlich-Soziale Union in Bayern). C’est la raison pour laquelle les conservateurs en Allemagne sont désignés par la CDU-CSU (Unionsparteien).

La CDU a connu plusieurs chanceliers tels Konrad Adenauer, Ludwig Erhard, Kurt Georg Kiesinger, Helmut Kohl et Angela Merkel. La CDU est à la tête des Länder de Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Sarre, Saxe, Saxe-Anhalt, Schleswig-Holstein et en coalition dans les gouvernements de Bade-Wurtemberg et du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.  

La dauphine d’Angela 

La dernière présidente de la CDU qui avait succédé à Angela Merkel est Annegret Kramp-Karrenbauer, appelée "AKK". On la voyait comme la dauphine d’Angela Merkel, mais "AKK" a jeté l’éponge à la suite d’erreurs politiques et de défaites électorales, il y a un an. Aujourd’hui, à moins de huit mois des élections législatives, la CDU a donc élu son nouveau président.

La situation politique est très favorable à la CDU en Allemagne, et les sondages donnent la CDU gagnante avec 36% des voix en septembre prochain. Il se dit aussi qu’en cas de victoire, la CDU pourrait aussi gouverner avec les Verts allemands. 

Trois candidats étaient en lice 

Ils étaient trois candidats, à vouloir prendre la suite de AKK et surtout d’Angela Merkel, l’ex-physicienne venue de la RDA, et fille de pasteur. Friedrich Merz, Norbert Röttgen et Armin Laschet.C'est donc Armin Laschet qui l'a emporté au congrès de la CDU. Un congrès qui s'est tenu à distance en raison de la crise sanitaire.

Il s'agissait de trois hommes, tous trois catholiques, pères de famille et tous les trois issus du puissant Land de de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à la plus forte densité de population ; à l’opposé de ce que représentait Angela Merkel. Les conservateurs allemands considèrent que ces candidats représentent un vrai recentrage pour la CDU.

Friedrich Merz, le très conservateur

Né en 1955, Friedrich Merz est un homme d'affaires. Il a été élu tout d’abord au Parlement européen de 1989 à 1994, puis au Bundestag (le parlement allemand) de 1994 à 2009 et y a présidé le groupe CDU/CSU entre 2000 et 2002. On le dit "réactionnaire, ultralibéral", et très opposé à Angela Merkel. Et c’est Angela Merkel qui s’en était séparé en 2002.

Friedrich Merz était retourné dans le monde des affaires, où il fit rapidement fortune, sans oublier de préparer son retour dans la vie politique allemande. 20 ans après, c’est fait… Le voici, sans n’avoir rien oublié du "coup de pied de l’âne" d’Angela Merkel. Pour les uns, Friedrich Merz n’a aucune expérience du pouvoir, et ne sait comment mener une campagne électorale, pour les autres, ce peut-être l’homme qui fera revenir les électeurs déçus partis vers Alternativ für Deutschland, le parti nationaliste. Mais tous s’accordaient à dire qu’il attendait et peaufinait sa revanche contre Angela Merkel. 

Norbert Röttgen, le modernisateur

Norbert Röttgen est né en 1965. Analyste politique, il a été élu député fédéral en 1994, puis secrétaire général du groupe CDU/CSU au Bundestag en 2005, enfin ministre fédéral de l'Environnement en 2009. En 2012, il est tête de liste aux élections régionales anticipées, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et obtient le plus mauvais résultat de l'histoire du parti dans le Land, d’où son départ du gouvernement fédéral. On disait qu’il avait peu de chances de l’emporter, sa défaite électorale de 2012 lui collant encore à la peau.  

Armin Laschet, le "merkelien" est donc élu 

Armin Laschet est né en 1961. Journaliste, il a adhéré à la CDU à l’âge de 18 ans. Sa première élection date de 1989 comme conseiller municipal d’Aix-la-Chapelle. Ensuite, élu au Bundestag en 1994, puis au Parlement européen en 1999, pour démissionner en 2005, devenant ministre du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

En 2012, Armin Laschet est élu président de l'Union chrétienne-démocrate dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour y remporter les élections régionales de 2017, en donnant un très sérieux revers politique à la social-démocratie allemande. Enfin, il devient ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, un Land qui pèse très lourd en Allemagne.

Armin Laschet a la réputation de savoir gagner les élections. Ce qu'il vient de démontrer. Très proche des Verts allemands, il se révèle le candidat idéal des élections de septembre 2021, où l’on prévoirait une coalition CDU-Verts. Son problème de taille est qu’il n’est pas très populaire, malgré un sens très politique du compromis. 

Laschet, futur chancelier allemand ? 

Tout se décidera donc en cette fin de semaine concernant la présidence de la CDU, et qui sait si le futur président de la CDU pourrait aussi devenir le futur chancelier allemand. Mais les conservateurs sont prévoyants face au rendez-vous de septembre 2021 et se réservent aussi deux autres candidats "au cas où"… Le bavarois Markus Söder, 54 ans, membre de la CSU et actuel ministre-président de Bavière, ou le jeune Jens Spahn, 40 ans, très populaire aujourd’hui, car ministre de la Santé au gouvernement fédéral.  

Pour l’heure, rien n’est fait, ce sera un combat entre les "merkeliens" et ceux qui voudraient tourner une page de 16 années de pouvoir d’Agela Merkel que l’on donnait perdue il y a un an, et qui est remontée à son firmament, belle fin de carrière pour l’inconnue du 9 novembre 1989.     

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