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Micro européen. Ô Roumanie !

L'espoir balkanique !... Retour sur l'histoire récente de ce pays qui est le septième pays le plus peuplé de l'Union européenne. Croissance rapide depuis les années 2000 et corruption depuis des décennies.

Article rédigé par franceinfo - Jose-Manuel Lamarque
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Le président français Emmanuel Macron et le chef de l'Etat roumain Klaus Iohannis se rencontrent à l'occasion du sommet de Sibiu (Roumanie), le 9 mai 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La Roumanie est le septième pays le plus peuplé de l'Union européenne et le neuvième par sa superficie. La Roumanie est confinée entre l’Europe du Sud-Est et l'Europe centrale et orientale, partageant des frontières avec la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie.

La langue roumaine marque l’histoire de la Roumanie puisque sa latinité se mélangent aux origines roumaines qui vont de la Thrace romaine la Mésie, province romaine danubienne ; la Dacie de Trajan, pays des Thraces du Nord conquis par l'empereur romain Trajan et la Dacie aurélienne de l'Empire romain d'Orient, d’où naît la tradition orthodoxe roumaine. Enfin, les principautés médiévales de Transylvanie, Valachie et Moldavie terminent de composer la Roumanie historique.

D’une monarchie constitutionnelle au XIXe siècle, la Roumanie a connu une démocratie parlementaire de 1918 à 1938, suivie d’un régime autocratique, le fascisme des années 1940, enfin l’établissement du communisme soviétique de type soviétique de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1989, un des plus durs en Europe. Depuis la fin du communisme, la Roumanie est dirigée par une démocratie semi-présidentielle.

Les années 2000

Après une croissance économique rapide au début des années 2000, l'économie roumaine s'est tournée vers les services, la production et l'exportation d'automobiles et d'énergie, avec des entreprises comme Dacia et Petrom.

Le pays est membre de l'OTAN depuis 2004 et de l'Union européenne depuis le 1er janvier 2007. Mais comme nombre de pays des Balkans, la Roumanie est secouée par des scandales de corruptions à répétition. La Roumanie qui préside l'UE jusqu'en juillet, est toujours profondément divisée, depuis des années, entre un président pro-européen de centre droit, Klaus Iohannis et un gouvernement de gauche pas très europhile, dirigé jusqu’à aujourd’hui par Viorica Dancila et surtout Liviu Dragnea.  

L’homme de l’ombre

Mais "l’homme de l’ombre" était aussi "l'homme fort de la Roumanie", Liviu Dragnea, 56 ans, chef du Parti social-démocrate, l’héritier de l’ancien parti communiste. Et bien "l’homme fort" a été condamné pour corruption et emprisonné. Président de la Chambre des députés, Liviu Dragnea dirigeait "derrière le rideau" le gouvernement, il était considéré comme le "tombeur" ou le "faiseur" de premiers ministres.

Son point fort, c’était sa popularité auprès d’un électorat très rural envers qui Liviu Dragnea multipliait les largesses. Mais Liviu Dragnea s’était attaché à une lourde tache, blanchir son propre casier judiciaire. Ainsi, il n’avait eu de cesse de chercher à assouplir la législation pénale, s’attaquer à ce qu’il appelait "l'Etat parallèle", soit les procureurs du parquet national anti-corruption.

S’en était suivie une réforme judiciaire sous sa plume, que Bruxelles n’avait pas hésitée à pointer du doigt d’abord, et ensuite s’engageait dans un rappel à l'ordre où la Commission européenne menaçait la Roumanie de sanctions. La gauche euro-sceptique de Liviu Dragnea était aussi fortement critiquée par de nombreuses manifestations de protestations dans tout le pays, et ce, durant des années. Car la Roumanie était marquée par d’opaques malversations financières qui gangrenaient le plus haut niveau de l’état depuis des décennies.  

2019, un 26 mai salvateur

Pour les Roumains, jour des élections européennes, leurs bulletins pénalisaient la gauche et favorisaient les libéraux. Mais ce 26 mai dernier était couplé par un référendum souhaité par le Président roumain contre les réformes judiciaires de la gauche souverainiste qui voulait "dépénaliser" certains faits de corruption.

Les Roumains étaient invités à se prononcer sur deux questions, l’interdiction d’amnistie pour des faits de corruption, et l’interdiction du recours à des décrets d’urgence en matière de sanctions pénales. Résultat, les Roumains sanctionnaient une nouvelle fois les sociaux-démocrates et soutenaient massivement le référendum du Président Klaus Ihoannis.

Une Roumanie à suivre ?

Si les élections législatives sont prévues pour 2020, aujourd’hui beaucoup les espèrent anticipées.  

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