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Crise à la Hadopi

La présidente de la Haute autorité contre le piratage rencontre aujourd'hui la ministre de la Culture Fleur Pellerin alors que la Hadopi s'oppose aux ayants-droits du cinéma.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Décidemment, le piratage de films n’en finit pas de causer du souci aux pouvoirs publics. Sauf qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les pirates qui posent problème mais la Hadopi elle-même, la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection de Droits sur Internet. Elle est en conflit ouvert avec l’industrie du cinéma. C’est paradoxal puisque c’est justement cette industrie que la Hadopi est censée défendre.

 

Que se passe-t-il exactement ?

 

Visiblement, les ayants droits en ont marre. Ils en ont assez de voir leurs films allègrement pillés sur Internet, notamment sur les plateformes de streaming. Ils trouvent que la Hadopi fait mal son travail, qu’elle n’est pas assez sévère.

En quatre ans, seules quelques amendes ont été infligées et il n’y a eu aucune coupure de connexion Internet, qui était l’arme fatale inventée en 2009 par le législateur.

Ces derniers jours, les ayants droits s’en sont même pris directement à Eric Walter, le secrétaire général de l’Hadopi. Dans une lettre adressée à la ministre de la Culture Fleur Pellerin, révélée par le site NextInpact, Eric Walter est mis au ban par le Président de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa), le producteur Jérôme Seydoux. Les ayants-droits reprochent à l’Hadopi de se soucier un peu trop de l’offre légale de vidéo et pas assez de la répression des méchants "pirates ".

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

 

La ministre de la Culture Fleur Pellerin reçoit aujourd’hui la présidente Marie-Françoise Marais pour étudier le budget 2015 de la Haute Autorité. Il est prévu que celui-ci soit fortement réduit de 8.5 millions à  6 millions d'euros. Cela aurait alors une conséquence paradoxale : la Hadopi aurait encore moins de moyens pour lutter contre le piratage.

En fait, cette crise qui secoue la Hadopi est révélatrice du malaise qui entoure cette institution depuis sa création en 2009. La Haute Autorité avait, initialement, une double mission : lutter contre le piratage ET favoriser l’offre légale. L’offre légale française est toujours en retard par rapport aux nouveaux usages engendrés par le numérique, même avec l’arrivée récente  de Netflix. Du coup, le piratage continue de plus belle. Les ayants-droits ne sont pas contents. Les consommateurs non plus. Et l’avenir de l’Hadopi est toujours aussi incertain.

 

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