Notifications mobiles : le talon d’Achille de nos messages privés et professionnels
Les notifications mobiles, en principe, quand on les active sur son téléphone, n’importe quelle application mobile peut en faire surgir à l’écran, dès qu’une information ou un message arrive sur le smarphone.
En revanche, les notifications, elles, leur échappent en partie, parce qu’elles transitent par Apple, pour les iPhone, et par Google, éditeur d’Android, le système mobile qu’on retrouve notamment sur les smartphones Samsung. Apple et Google servent, en quelque sorte, d’intermédiaires techniques. Chacun a créé un service dédié à ces alertes. Ils font en sorte que les notifications soient délivrées correctement.
"Apple et Google sont dans une position unique pour faciliter la surveillance par des gouvernements."
Ron Wyden, sénateur démocrate de l'Oregon, dans sa lettre au ministre de la Justiceà Raphael Satter (Reuters)
Ces révélations viennent du sénateur démocrate de l’Oregon, Ron Wyden. Dans une lettre ouverte au ministre américain de la Justice, datée de mercredi 6 décembre 2023, et mise en ligne par Raphael Satter (Reuters), il explique avoir reçu un tuyau, au printemps 2022, selon lequel des agences gouvernementales de pays étrangers ont demandé les enregistrements de ces notifications dites "Push" à Google et Apple.
L’équipe du sénateur a donc contacté les deux géants de la Tech, qui lui ont répondu à l’unisson : le gouvernement américain nous empêche de parler publiquement de cette "pratique". Et le sénateur va plus loin : selon lui, "Apple et Google sont dans une position unique pour faciliter la surveillance par des gouvernements". Et il ajoute que, dans certains cas, le contenu du texte affiché à l’écran par la notification, fait partie des données accessibles, alors que l’utilisateur se croit protégé par le chiffrement, de bout en bout, des messages dans l’application.
Pour une plus grande transparence
Pour autant, Ron Wyden n’a pas écrit pour obliger Google et Apple à dire "non" aux gouvernements étrangers, parce qu’il le sait : dans chaque pays où ils sont présents, Apple et Google n’ont pas d’autre choix, s’ils veulent pouvoir y rester.
En revanche, le sénateur de l’Oregon réclame que les deux groupes puissent communiquer sur les demandes légales qu’ils reçoivent, notamment de la part de gouvernements étrangers, qu’ils puissent publier des statistiques sur le nombre de demandes qui leur parviennent et surtout, qu’ils puissent prévenir les utilisateurs qui font l’objet de demandes de surveillance.
En tout cas, nous voilà maintenant prévenus : pour ne prendre aucun risque, mieux vaut donc désactiver les notifications, notamment, des applications de messagerie instantanée, de SMS et de courriers électroniques.
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