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Nouveau monde. 5G : l’Europe pour un juste milieu face à Huawei

L'Union européenne reste ouvert au fabricant chinois Huawei. En revanche l'UE établit un cahier des charges très strict.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stand Huawei au salon du web de Lisbonne(Portugal), le 6 novembre 2019. (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP )

La Commission européenne ne ferme pas la porte à Huawei pour le déploiement de la 5G mais l’équipementier chinois devra se soumettre à des règles strictes. Thierry Breton, le Commissaire européen au marché intérieur, a expliqué mercredi 29 janvier que L’Europe ne fermait la porte à personne, et notamment pas au chinois Huawei, pour le déploiement de la 5G. Cependant, l’équipementier chinois devra se soumettre à la règlementation en matière de sécurité informatique, selon des règles qui vont évoluer. L’Europe va surveiller de près la chaîne d’approvisionnement et de maintenance des équipements qui devra se faire en Europe.

Que reproche-t-on à Huawei ?

Huawei est soupçonné par les Etats-Unis de vouloir utiliser, aujourd’hui ou dans le futur, ses équipements 5G pour espionner au profit de Pékin. Pour cela, la firme pourrait utiliser des portes dérobées (backdoor), logicielle ou matérielle, difficile à identifier aujourd’hui. Les réticences de Donald Trump s’appuient sur des rapports du renseignement américain. Huawei est considéré comme proche du pouvoir chinois mais la firme s’en défend avec vigueur. La dimension économique explique aussi sans doute la position américaine, eu égard au bras-de-fer entre Washington et Pékin. D’autant que les entreprises américaines sont en retard sur le développement des technologies 5G.

Les États membres en ordre dispersé

La Grande-Bretagne vient de donner son feu vert à Huawei mais sous réserves de restrictions. Le chinois sera classé comme  "fournisseur à haut risque". Son matériel sera exclu des cœurs de réseau et éloigné des installations sensibles (bases militaires, ministères…). Huawei ne pourra pas dépasser 35% de parts de marché en matière d’équipements sur le territoire britannique.

En France, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), chargée d’examiner les équipements Huawei rendra son verdict en février prochain. Ce ne sera sans doute pas un oui ou un non mais, au contraire, un avis nuancé et détaillé, autorisant le déploiement de certains équipements à certains endroits et pas à d’autres endroits.

L’Allemagne a également donné son accord. Cependant, la presse allemande fait état de preuve que le gouvernement aurait reçu des États-Unis selon lesquelles Huawei a collaboré avec les services de renseignement chinois.

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