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Nouveau monde. Bataille mondiale de l’intelligence artificielle : où est la France ?

Les grandes marques internationales du numérique s'intéressent de plus en plus à l'IA, l'intelligence artificielle. Mais l'Europe et donc la France ne semblent pas y apporter beaucoup d'importance. Dommage.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'application de commande vocale d'Apple SIRI ou les débuts de l'intelligence artificielle à Mulhouse (Haut-Rhin), le 21 avril 2016. (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

Les géants du numérique se lancent à fond dans l’intelligence artificielle mais les Européens semblent cruellement absents. Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, ceux que l’on appelle les GAFAM, n’ont qu’un mot à la bouche et une seule obsession : l’IA, l’intelligence artificielle. Ils investissent et font des acquisitions à tour de bras. Ainsi, Apple vient de racheter quatre start-up spécialisées dans ce domaine. Google a racheté en 2014 la pépite britannique DeepMind, créatrice du programme Alphago qui a battu le champion du monde de jeu de go l’an dernier. On pourrait multiplier ainsi les exemples.

Intelligence artificielle, pour quoi faire ?

L’intelligence artificielle va devenir omniprésente. On connaît déjà les assistants mobiles, Siri ou Google Now. On a déjà parlé du système Alexa d’Amazon, qui permet de piloter ses lumières ou ses appareils électroniques à la voix à la maison (demain, on parlera à son réfrigérateur, à ses volets roulants et à sa voiture…). Mais à côté de l’IA conversationnelle, il y a aussi l’analyse des données (big data). Facebook veut utiliser l’IA pour lutter contre le terrorisme en créant des robots qui sauront passer au peigne fin les réseaux sociaux, bien plus rapidement que les humains, pour détecter des menaces terroristes (pour l’instant, le système est en train d’apprendre à faire la différence entre des reportages sur le terrorisme et la véritable propagande). Enfin, n’oublions pas le domaine de la médecine et du management où l’on retrouve des acteurs comme IBM.

L’Asie passe à l’attaque

L’intelligence artificielle est considérée comme  "l’électricité de demain". Il y a donc un enjeu géostratégique et les Asiatiques n’ont pas l’intention de consommer de  "l’électricité cognitive" américaine. Ils sont donc en train de développer leurs propres outils. Samsung devrait présenter la semaine prochaine un assistant vocal pour smartphones, concurrent de celui de Google. De son côté, le chinois Huawei va développer un système concurrent d’Amazon Alexa.

En Europe, il ne se passe rien

Où est la France ? Où est l’Europe ? Aux abonnés absents. Il n’existe aucune plateforme européenne d’intelligence artificielle accessible au grand public. Pire, nos ingénieurs sont débauchés par les grands groupes étrangers. On compte pourtant 200 start-up spécialisées dans ce domaine. Le gouvernement vient de lancer un projet baptisé France IA qui donnera lieu bientôt à des Journées de l'IA (mercredi 1er et  jeudi 2 mars). Mais cela ne suffit pas. Il y a urgence à reprendre la main en matière d’intelligence artificielle !

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