Nouveau monde. Doctolib rend les données de santé en principe inviolables
La plateforme française de relation médecins-patients adopte un chiffrement informatique "de bout en bout", considéré comme le plus haut niveau de sécurité informatique.
La question de la confidentialité et de la protection des données de santé contre le piratage revient régulièrement dans le débat. Alors que beaucoup d’usagers s’échangent encore imprudemment des informations médicales par simple courriel, la plateforme française Doctolib annonce qu’elle adopte le chiffrement informatique "de bout en bout", pour garantir la sécurité des données. "Une première en France", selon Doctolib.
Comme WhatsApp ou Signal
Le chiffrement de bout en bout consiste à coder les informations sur l’ordinateur du médecin ou du patient puis à les décoder de l’autre côté, à l’aide de clés informatiques réputées inviolables. C’est le même système que sur les messageries WhatsApp ou Signal. À noter que cela concerne à la fois les données écrites (emails, ordonnances, résultats d’analyses, etc.) mais aussi les flux audio et vidéo, dans le cadre des téléconsultations.
En pratique, cela ne change rien du tout pour les utilisateurs, médecins ou patients. Le procédé est totalement transparent. La clé de chiffrement est attachée au mot de passe de l’utilisateur. "L’une des difficultés a consisté à implémenter un système qui permette de ne pas perdre entièrement ses données si l’on perd son mot de passe", explique un responsable de Doctolib.
Ce système de protection concerne aussi le stockage sur les serveurs. Cela signifie que les données sont indéchiffrables, y compris par les hébergeurs eux-mêmes. Les serveurs étant, depuis toujours, certifiés HDS (hébergement de données de santé).
Boom des téléconsultations
Pour mettre en place cette solution, Doctolib s’est associé avec la startup spécialisée Tanker. Le procédé est présenté comme très novateur. Il prend un relief particulier à l’heure où on parle beaucoup de stockage des données de santé avec le Health Data Hub. Doctolib plaide pour que cela devienne le niveau de sécurité standard du secteur. Beaucoup d’échanges informatiques, notamment avec les hôpitaux, en effet, n’ont pas ce niveau de sécurisation.
Pendant le confinement, le nombre de téléconsultations a été multiplié par 100, selon Doctolib. Aujourd’hui encore, il resterait 30 fois plus élevé qu’avant la crise du coronavirus.
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