Nouveau monde. Les Français Qwant et Wiko lancent un smartphone partiellement "dégooglisé"
Les acteurs français de la technologie s’organisent pour proposer une alternative aux géants américains et asiatiques. C’est le cas du moteur de recherche Qwant et du fabricant de téléphones mobiles Wiko qui annoncent le premier smartphone présenté comme "respectueux de la vie privée".
D’un côté, Qwant, le moteur de recherche français qui "n’exploite pas vos données" et qui se présente comme l’alternative française et même européenne à Google. De l’autre, Wiko, fabricant de téléphones mobiles installé à Marseille qui, même s’il fait fabriquer ses produits en Chine, revendique son appartenance tricolore. Ensemble, les deux marques ont présenté cette semaine leur smartphone "anti-Google".
Dans ce mobile, le View 2 Pro, proposé à moins de 200 euros, le moteur de recherche et le navigateur de Google que l’on trouve habituellement par défaut sur les smartphones Android ont été remplacés par leurs équivalents signés Qwant. Cette particularité est rendue possible grâce à la Commission européenne qui a condamné Google l’an dernier pour abus de monopole. Désormais, le géant américain a pour obligation de proposer aux constructeurs qui le souhaitent une version d’Android sans navigateur ni moteur de recherche qui peuvent être remplacés par des équivalents concurrents.
Un partenariat symbolique
Ce smartphone garantit-il véritablement une meilleure protection de la vie privée ? Au niveau du moteur de recherche et du navigateur, sans doute. Mais il y a quand même encore des applications Google dans ce smartphone, notamment YouTube et Google Maps. En réalité, ce smartphone a peu de chance de rencontrer un grand succès commercial, car il s’agit d’un produit déjà "ancien" aux spécifications techniques honnêtes mais pas révolutionnaires.
L'innovation est surtout symbolique mais elle s'inscrit, pour Qwant, dans une vaste démarche destinée à tenter de s’imposer en France via des partenariats. Ainsi, l'entreprise, dirigée par Eric Léandri, a passé des accords avec de très nombreux acteurs, privés et publics, comme l’Assemblée nationale, France Télévisions, des villes et des départements pour être le moteur de recherche par défaut sur les ordinateurs des collaborateurs de ces organismes. On verra, avec le temps, si cela suffit à détourner les utilisateurs du tout puissant Google.
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