Opération séduction du patron de Google à l'Elysée
Fiscalité, vie privée, droits d'auteurs... Les motifs de
grogne contre Google ne manquent pas. Eric Schmidt, le patron exécutif de
Google, va donc tenter aujourd'hui d'apaiser les tensions. Ce n'est pas la
première fois que le big boss de la firme américaine est reçu à l'Elysée. Il
avait déjà rencontré Nicolas Sarkozy en 2010. Un face à face tendu, d'ailleurs,
avant que Google n'ouvre finalement une
représentation commerciale et un centre d'ingénieurs à Paris l'année suivante en
2011.
Malgré cela, Google n'est pas en odeur de sainteté dans l'hexagone.
Il y a d'abord cette histoire d'impôts. Domicilié en partie
en Irlande malgré une grosse activité économique en France, Google échapperait
en partie au fisc. A peine 5 millions d'euros d'impôts payés l'an dernier pour
un chiffre d'affaires estimé entre 1 et 1,4 milliard. Il faut préciser que le
moteur de recherche n'est pas seul dans ce cas puisque Apple, Amazon ou
Microsoft utilisent les mêmes ficelles.
Ensuite, il y a les éternels griefs à l'encontre Google concernant
la vie privée. La firme américaine vient récemment de se prendre une série de
remontrances de la part des CNIL européennes pour avoir révisé un peu vite les
conditions générales de ses services et du coup le sort réservé aux données des
utilisateurs.
Enfin, dernier motif de grogne : l'indexation gratuite des
contenus de la presse. Plusieurs journaux, soutenus par le gouvernement, réclament
l'instauration d'une sorte de taxe pour l'utilisation de leurs contenus sur le
Web. Une loi en ce sens est en a vu le jour en Allemagne. La firme d'Eric
Schmidt veut tout faire pour éviter une contagion en Europe. Du coup, elle a
tapé du poing sur la table en menaçant de déréférencer les journaux pour ne pas
avoir à payer. Le déréférencement, c'est la voie qu'ont choisi les journaux au
Brésil, histoire de montrer que l'on peut aussi vivre sans Google.
Bref, ambiance tendue. Cependant, la marge de manœuvre est
étroite car, en ces temps de crise économique, la France a-t-elle vraiment
intérêt à apparaître comme le leader des " anti-Google " et à se mettre
à dos le champion du monde du Web ?
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