The Phone : le plus basique des téléphones portables attendu avant la rentrée

Il est vendu 100 euros, doté d’un écran tactile comme ses cousins de chez Samsung et Apple, mais il ne permet que de téléphoner et d’échanger des SMS. Le mobile réduit à sa plus simple expression, c’est The Phone, un téléphone minimaliste imaginé en France.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
The Phone, le plus basique des téléphones portables sous Android, vendu 100 €, sera disponible avant la rentrée de septembre. (ANNA MARCHLEWSKA)

Avec son écran tactile de 5,5 pouces et sa batterie qui, selon ses concepteurs, peut tenir plus d’une semaine sur une seule charge, The Phone promet de ringardiser les dumb phones et leur clavier à touches. Dumb comme “stupide“, en français : des téléphones basiques, dépourvus des fonctionnalités haut de gamme, sur lesquelles rivalisent Apple et Samsung notamment. Une initiative qui tombe à pic alors qu’un rapport sur l’usage des écrans chez les enfants vient d’être remis à Emmanuel Macron.

Mais personne n’avait encore osé supprimer le wifi et l’appareil photo. Sur ce téléphone élémentaire conçu en France, pas d'Internet, pas de réseaux sociaux, pas de messagerie instantanée comme WhatsApp, pas moyen d’écouter de la musique, de jouer à un jeu ou d’installer une application. Pas de GPS non plus. The Phone mise tout sur la communication la plus simple, avec deux fonctions seulement : les appels téléphoniques et les SMS.

"Un téléphone à touches, c'est la honte si on sort ça à l'école."

L'un des fils de Maïlys Cantzler, co-fondatrice de The Phone

à franceinfo


Encore plus étonnant : à l’origine du projet, pas de multinationale, mais une mère de famille et ses deux enfants. Maïlys Cantzler n’est pas seulement maman, elle est aussi une entrepreneuse à succès, depuis une vingtaine d’années : des réussites qui lui ont permis d’avoir les moyens de ses envies. Selon elle, le projet représente un investissement de deux millions d’euros dont 500.000 euros proviennent d’un financement participatif et d’investisseurs.

Tout a commencé en février 2023, en observant ses deux fils de 10 et 15 ans. Maïlys Cantzler se dit préoccupée par l’exposition de son fils aîné à la désinformation via les réseaux sociaux. Quant à son plus jeune fils, c’est le temps qu’il passe déjà sur ces réseaux, qui l’inquiète déjà. Elle explique la suite à france info :

“Un soir, en échangeant longuement avec mon fils aîné, je lui dis : jusqu’à un certain âge, il faudrait que vous ayez juste accès à des téléphones qui permettent de téléphoner. Il me répond : oui, mais des téléphones à touches, c’est la honte si on sort ça l’école ! Je rétorque : s’il existait un téléphone qui ne faisait que téléphoner, sans touches et qui ressemble à un smartphone normal avec un écran tactile, est-ce que là, ce serait acceptable ? Il m’a répondu : dans ce cas, oui. Alors, on a regardé si ça existait. On a vu que ça n’existait pas, alors on s’est dit : on va le faire !”

Les fonctions de smartphone désactivées

Quinze mois auront donc suffi pour aboutir à The Phone, à partir d’un simple téléphone Android dont la plupart des fonctions de smartphone ont été désactivées par une surcouche logicielle, installée en usine par-dessus Android, le système d’exploitation de Google. Et en ce printemps 2024, ce téléphone rudimentaire est presque là.

Les précommandes ont ouvert ce vendredi 3 mai 2024, mais inutile de chercher The Phone chez votre opérateur : la marge que chacun réclame était incompatible avec ce mobile vendu presque à prix coûtant, et qu’on trouve donc uniquement via le site web de l’entreprise.

À la fin du mois de mai, les 250 premiers exemplaires arriveront chez ceux qui ont participé à la campagne de financement participatif, avant la première série de 10.000 exemplaires promises pour juillet-août, et donc avant la rentrée. Maïlys Cantzler vise 50.000 exemplaires vendus, en France, d’ici la fin de l’année.

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