Vers une révision de la Hadopi
Hadopi, c'est reparti ! Cette loi anti-piratage que le monde
entier nous envie (humour), ne devrait pas passer l'été. Le nouveau pouvoir a
décidé de s'y attaquer mais l'affaire s'annonce dores et déjà épineuse.
Hadopi, le candidat Hollande avait dit qu'il voulait
l'aménager, voire l'englober dans une nouvelle loi sur l'exception culturelle,
mais pas la supprimer.
On en sait pas encore si c'est Fleur Pellerin, ministre
déléguée au numérique, ou Aurélie Filipetti, ministre de la Culture, qui va s'y
coller.
En revanche, aux dernières nouvelles, ce que l'on sait c'est
que Pierre Lescure pourrait prendre les choses en main. L'ancien patron de Canal+,
actuel directeur de théâtre, serait pressenti pour piloter une commission de
réflexion sur l'après-Hadopi.
Après la commission Olivennes en 2007, après la commission Zelnik
en 2009, la commission Lescure en 2012 serait donc chargé de reposer
l'éternelle question : comment concilier les nouvelles pratiques liées au
numérique et une économie de la culture viable.
L'intéressé aurait six mois pour rencontrer les acteurs du
secteur, professionnels et usagers.
Le nom de Pierre Lescure semble convenir aux professionnels
du SNEP et de la SACD. En revanche, ce choix est déjà critiqué par les internautes
de la Quadrature du Net qui rappelle que Pierre Lescure, 66 ans, reste un
ancien de Canal+. Or Canal+, qui finance le cinéma français, est l'un des protagonistes
de cette histoire qui ont le moins intérêt à voir bouger certaines choses en France
comme la chronologie des médias.
Pour l'instant, il faut toujours 4 mois après la sortie d'un
film en salle pour le trouver en vidéo à la demande et c'est durant cette
période, notamment, que les internautes téléchargent illégalement à tour de
bras.
Côté musique, les ventes en numérique continuent d'augmenter
ce que la Hadopi considère comme un effet bénéfique de son action.
Hadopi, rappelons-le, c'était une fusée à deux étages avec
d'un côté la répression pouvant aller jusqu'à la coupure de connexion Internet
(sur ce point, les professionnels pourraient, parait-il, se contenter
maintenant d'une simple amende) et puis il y avait l'autre étage de la fusée : la
promesse d'une offre légale attractive. Et là, il bien l'avouer, on est encore
loin du compte.
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