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Des journalistes accusés d'agressions sexuelles : hommage aux femmes puissantes

Des voix s'élèvent depuis plusieurs jours dans le monde du journalisme sportif. Et ça n'a pas échappé à Olivia Leray.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Deux hommes regardent passer une jolie femme. Photo d'ullustration. (TOMAZL / E+ / GETTYIMAGES)

J'adore Léo Ferré mais quand il chante : "Avec le temps, va, tout s'en va.. On oublie le visage et l'on oublie la voix."  Je peux vous dire que non, il y a des visages et des voix qu'on n'oublie pas. Par exemple celles de cette archive de l'INA  :

Finalement pas grand-chose n'a bougé. Ces voix et ces visages nous disent que de ce micro-trottoir de 1977 aux nombreux récents témoignages de journalistes sportives, dont celui d'Anne-Laure Bonnet lundi 22 mars dans "C à vous", on en est quasiment au même point.

Pour un oui, par un con

Prendre la place "de", se faire mettre au placard, pour un oui par un con, se prendre des réflexions, des a priori d'incompétence, passer pour la féministe de service et finalement la fermer. Il n'y a pas que des journalistes, il y a aussi celles qui ne peuvent pas le dire avec autant de place. Il y a Delphine, 44 ans, qui travaillait plus jeune avec un couple dans un showroom. Dès la première semaine, il lui a posé les mains sur sa cuisse. Il y a Virginie 39 ans, intermittente qui a tant de fois entendu : "Si tu couches, tu as la place", Il ya Kristall 30 ans, futur assistante vétérinaire qui s'est débattue. Il y a Anne, 59 ans, qui a dénoncé et s'est fait mettre au placard.

Changer la machine

Alors, moi aussi on m'a déjà glissé à l'oreille : "De toute façon ici, tout le monde veut coucher avec toi." On m'a souvent parlé de mon décolleté, mais c'est parce que je n'en ai pas, on m'a fait une réputation, on m'a dit : "Tu n'as rien à faire ici." Je me suis toujours refusée à en faire une généralité, à être extrémiste, à tout confondre.
Je sais distinguer l'humour de l'indécence, la déconne de la débilité crasse, la jalousie de la vulgaire méchanceté, et dans ces cas-là, l'enfer n'est certainement pas pavé de bonnes intentions. Alors hommage aux femmes puissantes.
Tous ces témoignages ne sont pas là pour laver le linge sale en public, le linge est propre, il n'a pas besoin d'être lavé, c'est la machine qui doit être changée, et vite.

   

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