Etes-vous concerné par le "syndrome de l'imposteur" ?
En ce jour de rentrée pour beaucoup de salariés, on s'intéresse au "syndrome de l’imposteur" , le fait de ne pas se croire à la hauteur du poste que l’on occupe. Parce que justement, ce syndrome de l’imposteur, il est encore plus douloureux pour ceux qui en souffre en ce jour de reprise. Pendant plusieurs semaines on a coupé avec « l’opérationnel », avec notre routine au travail. Et là, beaucoup se disent : "mais je ne sais plus faire", "je ne vais pas être capable", "on va bien voir que je suis un usuparteur, une usurpatrice, que je ne suis pas à ma place à ce poste". La rentrée réveille l’usurpateur qui sommeille en nous.
Ce syndrome peut concerner jusqu'à deux-tiers des personnes, mais il y a des "publics" privilégiés. D’abord les femmes, surtout à de hauts niveaux de responsabilité. Parce que leur histoire est récente dans les hautes sphères de l’entreprise. Deuxième catégorie : les autodidactes. Ils ont réussi au prix d’énormes efforts, mais souvent leur manque de diplôme les hante. Ceux aussi qui proviennent d’un milieu modeste. Et enfin c’est très net chez les personnes "à haut potentiel", en clair les surdoués.
Concrètement, elles sont persuadées d’usurper leur place, et elles redoutent d’être un jour ou l’autre démasquées. On va bien finir par s’apercevoir qu’elles ont été nommées sur un malentendu, par exemple.
Ce qui est très pénible, c’est de se dire que tous ses succès sont dû soit au hasard, à la chance, aux autres, ou parce qu’on a fourni un travail hors du commun. Mais jamais à ses qualités propres ! On est dans une "erreur fondamentale d’attribution". Et c’est là où le syndrome de l’imposteur peut conduire à des conséquences sérieuses. Pour masquer son incompétence supposée, on va travailler deux fois plus que les autres. On va être dans ce que les psychologues du travail appellent "l’overdoing". Une stratégie qui peut mener tout droit au burn out, à l’épuisement professionnel.
Les victimes du syndrome de l’imposteur peuvent réussir, mais au prix d’efforts constants. Pour eux, pour réussir, il faut être besogneux, il faut en baver.
Et puis il y a les autres, ceux qui, pour confirmer qu’ils sont des imposteurs, vont être au contraire dans le "underdoing". Ceux qui vont donc développer des stratégies d’échec. Les femmes sont les plus touchées par cette tactique.
Mais la plupart du temps ces faux imposteurs réussissent en effet très bien. Seulement ils ne parviennent par à s’attribuer totalement les mérites de leur réussite.
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