Avec la crise du Covid-19, les salariés veulent désormais des chefs plus humains et à l'écoute
La crise sanitaire a eu des effets inattendus dans le monde du travail : on attend désormais des dirigeants qu'ils soient avant tout humains et à l'écoute. Une tendance qui existait dans l'entreprise ces dernières années, mais que ces derniers mois ont très nettement renforcée.
On a beaucoup entendu que la crise sanitaire du Covid-19 nous avait permis d'entamer plus vite des mutations dans le monde du travail. C'est par exemple le cas de la digitalisation : on a adopté les outils numériques, et simplifié beaucoup de processus. En matière de management aussi, il y a eu une accélération.
Depuis environ cinq ans, les salariés commençaient à dire que ce qu'ils attendaient de leurs chefs, c'étaient des qualités humaines, plus que des qualités techniques ou stratégiques. Une demande qui était très fortement formulée par les plus jeunes dans l'entreprise. Désormais, depuis le passage de la crise sanitaire, cette demande s'est généralisée. C'est ce qui ressort d'une étude menée par le cabinet de conseil Boston consulting group, qui a sondé 4 000 salariés en France, en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne.
Une demande récurrente dans tous les pays et dans toutes les générations
Concrètement, quand on demande aux employés quelles sont les qualités qui définissent les bons chefs, ils mettent en premier la considération, l'empathie, l'écoute, l'attention portée au développement des équipes, et la capacité à se remettre en question. À l'inverse, en queue de classement des seize qualités importantes pour faire un bon chef, arrivent la capacité à donner du sens, à établir des priorités et la prise en compte des besoins des clients. Le coeur l'emporte nettement sur la tête.
Et ces demandes sont formulées par presque tous. Avec un bémol toutefois : quand on monte dans la hiérarchie de l'entreprise, les qualités techniques et stratégiques arrivent à égalité avec les qualités humaines. Mais sinon, dans tous les pays, chez tous les sexes et dans toutes les générations il y un même appel : on veut des chefs plus humains.
Qui veut être chef à la place du chef ?
Les chefs y sont-ils prêts ? La question se pose. Selon Marie Humblot, du Boston consulting group, les dirigeants ont certainement compris le message, mais pas sûr qu'ils en aient intégré l'urgence. Ils ont besoin d'être aidés, et dans ce domaine, les écoles qui les forment n'ont, selon elle, pas encore totalement pris le virage.
Être chef, c'est donc un métier complexe, et peu de salariés ont envie de l'exercer. C'est un autre point frappant de l'étude. Seulement 13% des non managers ont envie de passer au niveau supérieur. Un chiffre très faible et une constante dans les études menées par ce cabinet qui doit être un point de vigilance pour les entreprises.
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