États-Unis : on délocalise... dans le pays !
Délocalisation de l'intérieur. Le terme vous paraît peut-être obscur pourtant il traduit une vraie tendance qui a lieu en ce moment aux États-Unis et qui ruine les finances publiques.
Riddel, le leader des casques de football américain, pratique des délocalisations de l'intérieur. Elles consistent, au sein d'un même pays, à installer ses usines dans les territoires les plus avantageux. Ben Marker, directeur de l'usine Riddel, a récemment délocalisé son usine à North Ridgeville, dans l'Ohio, à seulement quelques kilomètres de l'ancienne. Dans son usine, 400 ouvriers fabriquent des casques à la main. 500 000 par an. Mais pourquoi avoir déménagé si proche de son ancien emplacement ? "On a choisi de venir ici, car ça nous a permis de baisser les charges sur les salaires. Elles sont passées de 2,5 % à 1 %. On a vraiment économisé beaucoup d'argent", se félicite-t-il.
Des gains pour les entreprises, des pertes pour les mairies
Mais outre les abattements fiscaux, le maire a aussi payé pour toutes sortes d'aménagements, pour un total de 5 millions d'euros. De nouvelles routes, de nouveaux carrefours, de nouveaux parkings, contre l'embauche de 40 salariés. "Les entreprises viennent nous voir, et nous disent : 'Est-ce que vous avez des incitations pour m'aider à m'installer chez vous ? (...) Si vous n'en avez pas, on ira s'installer ailleurs", explique David Gillock, maire de North Ridgeville. Depuis la crise de 2008, les villes américaines n'ont qu'une hantise : les fermetures d'usines. Et tout est bon pour retenir les emplois, quitte à plomber les finances des collectivités.
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