Au Niger, sur la route de l’uranium
Arlit, une ville située à proximité du Nord-Mali en guerre, de l’Algérie et de la Lybie- une zone en proie aux raids d’Al Qaïda au Magreb Islamique et classée rouge par le quai d’Orsay.
C’est de là que partent les convois chargés de "Yellow cake", un concentré d’uranium, pour la France : "Une fois par mois, le minerai est convoyé en France, en passant par le Bénin : la RN25 qui relie Arlit à Tahoua. Chaque année, les sites gérés par des filiales d'Areva, fournissent 3.000 tonnes d'uranium, soit un tiers des besoins pour nos centrales nucléaires ".
Les Touaregs qui vivent à proximité des mines, dénoncent cette exploitation, à cause de la pollution qu’elle provoquerait, notamment autour de la mine chinoise d’Azelit ouverte en 2010, où les déchets industriels s’entassent à ciel ouvert.
Les touaregs se mobilisent
Ils ont créé leur association de défense : "Le vent charrie les particules toxiques vers la ville, et s’incrustent partout dans le désert" , explique Almoustapha Alhacem, employé à la Somaïr, une filiale d'Areva. Il est à l'origine de la première association de protection civile et environnementale créée au Nigee : "Aghirin'man"a pour but de sensibiliser la population sur les dangers de la radioactivité" .
Alhacem Almoustapha explique : "Des tonnes de matériaux recyclés par les habitants venaient de la mine. Le marché de ferraille est contaminé, les murs mêmes des maisons ont été construits avec de la boue contaminée" .
Un désert devenu radioactif ? AREVA, se défend : selon l’exploitant, le dispositif qui mesure en permanence la qualité du sol, de l’eau et de l’air, montre que les populations environnantes ne sont pas en danger.
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