Planète influenceurs. Haluk Levent, le rocker turc qui aide les enfants malades
Cet été, franceinfo vous emmène à la rencontre des influenceurs et des influenceuses du monde. Chaque jour, un homme ou une femme qui s'engage et met sa notoriété numérique au service d'une cause. Rencontre avec Haluk Levent, un rockeur turc qui mobilise ses réseaux pour aider des milliers de personnes, notamment des enfants malades.
Haluk Levent est sans doute la plus grande star vivante du rock anatolien. Les Turcs l’ont baptisé "Yardımsever Rock’çı", qu’on pourrait traduire par "le rockeur au grand cœur". Haluk Levent a toujours été beaucoup plus qu’un artiste. C’est flagrant quand on déroule son compte Twitter aux cinq millions d’abonnés. On n’y trouve quasiment aucune musique, aucune promo mais des centaines d’appels aux dons, souvent pour des enfants malades, un sujet qui a toujours beaucoup touché le musicien. Elfida est sa chanson la plus célèbre. Elle a été écrite pour une fillette décédée en 2006.
D’ailleurs quand on lui demande d’où vient cet engagement, comme sur la chaîne Biz10 TV en octobre 2019, Haluk Levent parle de son enfance : "Quand on est enfant, on nous demande ce qu’on ferait si on avait une baguette magique. Vous vous souvenez de votre réponse ? On voulait aider les autres. Puis on grandit et on s’occupe de ses propres problèmes. Je n’aime pas qu’on dise que j’ai un grand cœur. Je ne fais que rester fidèle à mes rêves d’enfant.”
En 2017, Haluk Levent a créé une plateforme, devenue une association, qui met en relation des gens qui ont besoin d’aide et d’autres qui veulent aider, par l’intermédiaire de plus de 100 000 jeunes bénévoles sur le terrain. La plateforme s’appelle "Ahbap", ce qui signifie "pote". Elle fonctionne au cas par cas, grâce aux réseaux sociaux. Par exemple, si une famille a besoin de 1 000 euros pour hospitaliser son enfant, Halut Levent et l’association publient un message sur les réseaux et souvent, l’argent est trouvé en quelques heures.
Une popularité qui intéresse les politiques
L’artiste a aussi une démarche qu’on pourrait qualifier de politique, comme il l’expliquait en 2019 à la Deutsche Welle : "Notre société, notre jeunesse est devenue très polarisée. Cela nous fait beaucoup de mal. Alors je me suis dit : qu’est-ce qui pourrait unir ces jeunes aux opinions et aux modes de vie si différents ? Réponse : aider les autres. Au sein de sa plateforme, il y a des imams et des végans, des ultranationalistes et des socialistes."
La popularité du rockeur et l’écho de ses messages sur les réseaux sociaux intéressent beaucoup les partis, du côté du pouvoir comme de l’opposition. Plusieurs fois, il s’est vu proposer d’occuper un mandat mais il a toujours refusé. Il plaisante en disant que s’il devient maire ou ministre, tout le monde l’aura oublié dans cinq ans, et qu’il préfère être un “pote” plutôt qu’un politique.
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