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Planète Sport. Le désastre du report des Jeux olympiques de Tokyo

Le report des Jeux olympiques de Tokyo, à cause du coronavirus, a aujourd'hui d'énormes répercussions économiques et politiques sur le pays. Une situation qui pousse à revoir l'organisation des prochains Jeux.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un passant devant une ancienne affiche des JO, ceux-ci étant déjà reprogrammés pour l'année suivante, le 15 juin 2020, à Tokyo. (KIMIMASA MAYAMA / EPA)

"J'ai décidé de reporter les Jeux olympiques et paralympiques d'un an." Le 25 mars dernier, Shinzo Abe le Premier ministre japonais annonce officiellement le report des Jeux de Tokyo 2020. C'est un véritable séisme politique et économique qui s'abat sur le pays. Depuis l'attribution des Jeux en 2013, le Japon a investi quasiment sans compter. Près de 80 milliards d’euros sur ces six dernières années selon les chiffres communiqués par le Ministère de l’économie et des finances.

Des sommes colossales, à la hauteur des enjeux sportifs et surtout diplomatiques pour le Japon. Valérie Niquet est responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. "Dans un contexte international de tensions avec les modèles autoritaires, comme la Chine par exemple, c'était une vitrine sur un autre système", explique-t-elle.

Les Jeux olympiques étaient un peu l'occasion de montrer le Japon comme défenseur de valeurs universelles.

Valérie Niquet

à franceinfo

"Les choses étaient prêtes et tout le monde a comme raté le pari olympique, continue la chercheuse. Si jamais le Comité internationale olympique considère que la tenue des Jeux n'a plus de sens, ce sera un choc pour le Japon. Notamment, parce qu'ils ont énormément investi, ne serait-ce qu'avec la construction des stades et autres infrastructures."

Le tourisme au Japon a également fait les frais de ce report. L’activité avait commencé à souffrir dès l'été dernier avec la résurgence de tensions historiques entre Tokyo et Séoul. Ces tensions avaient engendré un boycott massif du Japon par les touristes sud-coréens, le deuxième plus gros contingent de visiteurs étrangers après les Chinois.

Le ministère nippon du Tourisme avait tablé, en 2018, sur 600 000 spectateurs étrangers pour les Jeux de Tokyo 2020. Une baisse du tourisme assortie d’un coût du report des jeux estimé à 5,5 milliards d’euros. Le monde de l’olympisme doit revenir à des jeux plus raisonnables.

Une leçon pour les prochains JO

Le message venu de Tokyo est clair pour tout le monde et plus particulièrement pour les organisateurs des futurs Jeux olympiques. "Ce qui est aujourd'hui moins prioritaire, ce sont tous les moyens moins visibles nécessaires pour organiser ces jeux, décrit Tony Estanguet, le président de Paris 2024. Et donc les moyens de transport, de restauration, d'hébergement, qui ne participent pas directement à ce que l'on voit des Jeux."

"C'est sur ces points-là qu'il faut qu'on progresse, qu'on se donne des marges de manoeuvre, et qu'on fasse des économies, explique-t-il. Parce qu'il y aura encore des imprévus entre maintenant et 2024." Les jeux de Tokyo ont été reportés d’un an si la situation sanitaire le permet. La décision finale devrait être prise au plus tard au printemps. 

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