Planète Sport. Le football, nouvel eldorado des émirats
Les pays du Golfe Persique s'intéressent de plus en plus au ballon rond. Après le PSG et Manchester City, c'est Newcastle qui est aujourd'hui dans le viseur d'un émirat. Le but : diversifier l'économie et s'offrir une image.
Dans le Golfe Persique, la suprématie entre les pays ne se mesure plus seulement au poids de leur production pétrolière. Le sport, et plus particulièrement le football, est devenu un enjeu géopolitique de premier plan. Les Émirats arabes unis avaient ouvert les hostilités en 2008 en rachetant le club de Manchester City, suivi trois ans plus tard par le Qatar qui par le biais de son fonds souverain devenait propriétaire du Paris Saint-Germain.
Aujourd’hui, l’offensive arrive de l’Arabie Saoudite qui tente de se positionner en tentant de racheter le club de Newcastle, l’un des fleurons de la Premier league anglaise. Le but pour le régime de Riyad est de rivaliser avec son voisin Qatari, à l’approche de la coupe du Monde 2022, qui se tiendra à Doha. Raphaël Le Magoariec est spécialiste des questions sportives dans les sociétés du Moyen-Orient. "L'enjeu est à la fois relationnel et marketing, explique-t-il. Il s'agit d'être en relation avec un tissu socio-économique et politique, et ainsi d'être influent à travers l'achat de club et de stade."
À travers ces clubs de foot, ils développent une image qui peut s'étendre au Qatar ou à l'Émirat d'Abu Dabi par exemple.
Raphaël Le Magoariecà franceinfo
Cette offensive de l’Arabie saoudite sur le football européen relève d’une stratégie globale initiée par Mohammed ben Salmane, le prince héritier, l’homme fort du régime depuis 2017. MBS considère le sport et le football comme un moyen de sortir de la dépendance du pétrole. C'est ce qu'analyse Yasmine Laveille, responsable du bureau Moyen-Orient à la Fédération internationale des droits de l’homme. "L'arabie Saoudite s'est lancée, depuis quelques années, dans un vaste programme de réformes et de modernisation du pays. Et cela implique une diversification de son économie pour sortir de la sur-dépendance du pétrole."
Dans les pays du Golfe Persique et plus particulièrement en Arabie Saoudite, le football représente principalement une opportunité de se racheter une image. Mais le reste du monde n’est pas dupe. Le ballon rond ne fera jamais oublier les exécutions et les régimes totalitaires.
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