Si j'étais... François Baroin
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de François Baroin, maire (LR) de Troyes et soutien de François Fillon.
Si j’étais François Baroin, je n’aurais pas perdu mon dimanche. Je n’avais pas grand chose à faire, faut dire, serrer des pognes sur les marchés dans ma bonne ville de Troyes, j’ai beau être jeune j’ai passé l’âge. Alors je me suis dit, tiens, je vais aller faire un petit tour au Troca… Histoire de voir s'il y aurait du monde. Je m’étais, dit s'il n'y a personne, je me casse en loucedé, si c’est plein, je monte à la tribune. C’était plein, je suis monté, et je me suis placé derrière Fillon.
Le François, il était en toupie, c’était Malraux au Mont Valérien ou De Gaulle le 18 juin. Il s’est mis à pleuvoir sévère, mais il ne s’en rendait même pas compte… Il aurait pu faire -20°C, neigé, il aurait pu y avoir un ouragan, François était lâché, il aurait fini son discours. Moi, je l’ai abrité affectueusement sous un pépin, et bien m’en a pris, parce que depuis, je tiens la corde pour Matignon, en mai prochain. François m’a chargé de réfléchir à un gouvernement.
Il ne fait rien comme les autres, le François
Si j’étais François Baroin, c’est là où les choses se corseraient… Parce que le François, il a un programme. Contrairement à d’habitude, je veux dire. Enfin, on se comprend : contrairement aux autres candidats de droite que j’ai connu… On présente toujours un programme, bien sûr, mais on sait bien qu’il n’existe que le temps de la campagne et qu’après, on fera… comme on pourra.
Mais lui, non. François, c’est un dingue, son programme, il veut l’appliquer. Va comprendre ! Il ne fait rien comme les autres, le François. C’est pour ça qu’il s’est fait piquer avec Penelope. Tous les autres, ils ont fait mille fois pire mais ils ne se font jamais prendre. Mais François, il est à part. Différent, mais pas moins bien. C’est le premier de la classe, du coup il est un peu naïf, un peu benêt, prem’s deg’, quoi. Bref, il me dit : "Réfléchis à un gouvernement de la droite et du centre pour appliquer à la lettre mon programme. Mais attention, aucun traître ne sera toléré !"
Ouh là, François, comme tu y vas ! "Aucun traître" ? Facile à dire… On ne va pas être nombreux… Même moi… Ça je ne lui dis pas, mais bon. Alors je teste des noms devant lui :
"Valérie Pécresse ?
— Tu plaisantes ? il me fait…
— Estrosi ?
— Au Goulag.
— Xavier Bertrand ?
— Au bagne.
— Thierry Solère ?
— Rétablissement de la peine de mort.
— Borloo ?
— A l’hospice.
— Euh … Jean-Christophe Lagarde ?
— A l’asile.
— Yves Jégo ?
— En enfer.
— Chantal Jouanno ?
— En prison.
— Stefanini ?
— Agent VX.
— Fenech ?
— Balle dans la nuque."
Il n'était même pas de mauvaise humeur, il disait ça en souriant, mon François. J’ai cogité, et résultat des courses, je lui ai proposé un gouvernement ramassé :
"Ministre des Affaires étrangères, de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer, de l'Education nationale, de la Recherche, du Logement, de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, du Travail, de la Famille et de la Patrie, porte-parole du gouvernement : M. Bruno Retailleau.
Ministre de l’Economie et des Finances, des Affaires sociales et de la Santé, de la Défense, de l’Intérieur, des Ghettos, de la Culture, de la Suppression de la fonction publique et Garde des Sceaux : M. Eric Ciotti.
Enfin, ministre du reste : M. Jérôme Chartier."
Et là Fillon, il me fait : "Tu me prends vraiment pour un con ? Sur trois ministres, un sarkozyste, plus toi, qui es chiraquien ?"
Si j’étais François Baroin, je reverrais ma copie.
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