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Alors on crie...

Un crieur public va désormais intervenir tous les samedis matin sur le marché de Saint-Amand-Montrons dans le cadre d'une animation lancée par le théâtre de la Carrosserie Mesnier. Il lira les messages des anonymes qui lui les confieront. Une manière de s'adresser publiquement à l'Autre et peut-être bien à celui qui gouverne et qui n'entend pas et n'écoute pas le bruit de la rue. Alors on crie...
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Guy Birenbaum  © Radio France /Christophe Abramowitch)

 L’autre info est dans le Cher ce matin

Précisément à Saint-Amand-Montrons et c’est une information du berry.fr. Il s’agit d’une vieille tradition qui refait surface…

Laquelle ?

Un crieur public va intervenir tous les samedi matin sur le marché dans le cadre d'une animation lancée par le théâtre de la Carrosserie Mesnier. C’est un théâtre qui existe depuis 20 ans. C’est surtout un lieu de rencontre entre les habitants et les artistes. Là, le projet est de remettre au goût du jour la vieille tradition du crieur de rues.


Que crie-t-il ?

Il scande des messages rédigés par des anonymes sur des thèmes très divers. Samedi dernier il a lu plusieurs messages. Des textes exprimant un espoir, une invitation à une manifestation du week-end ou une petite annonce de vente de maison. Et il recommencera chaque samedi matin sur le marché jusqu'à la fin du mois de septembre. Alors tout le monde peut déposer un message au crieur dans des boîtes prévues à cet effet dans deux magasins. Il est possible aussi de les donner à la compagnie Carrosserie Mesnier ou alors même directement au crieur sur le marché sachant que ça peut être n'importe quel texte sauf des messages de haine. "Ça il y en a déjà assez !", explique Yannis Boussac, le crieur. Il se trouve que j’avais déjà évoqué cette activité de crieur, il y a deux ans, à ce micro en parlant de Laurence Landry une crieuse qui a désormais douze ans de pratique. Elle elle crie dans les rues, dans les quartiers, dans les écoles de Bretagne. Il y a de plus en plus de crieurs. Il est évident que le  retour de cette forme ancestrale de messages criés publiquement nous dit quelque chose de l’état de notre société et de notre pays. À mettre en parallèle avec la libération de la parole sur le web et les réseaux sociaux. Probablement y-a-t-il un lien avec l’impossibilité que ressent le peuple - ça n’est pas un gros mot dans ma bouche - de se faire entendre de ceux qui le gouvernent. Comme si face au mépris, il restait le cri. Un cri que les politiques ne devraient pas ignorer parce que, comme le dit le dicton : "Si tu fermes ta porte aux cris de ton voisin, ils te parviendront par la fenêtre".

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