Cet article date de plus de huit ans.

Bébés suspects

Des petits enfants, voire des bébés, canadiens, qui portent des noms proches de ceux de suspects de terrorisme ou de terroristes, ont de gros problèmes dans les aéroports locaux. Ils sont fouillés ou contraints de se présenter au comptoir d'accueil pour des vérifications d'identité. Leurs parents trouvent cela humiliants et sont surtout inquiets du sort de leurs enfants, lorsqu'ils vont vieillir.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

L’autre info est au Canada, ce matin…

C’est Radio Canada qui raconte les ennuis de plusieurs enfants très très jeunes dont les noms de famille ressemblent à ceux de suspects de terrorisme. Et forcément, ça leur pose de gros problèmes…

C’est à dire ?

Il y a d’abord Syed Adam Ahmed. Il a 6 ans. Il est né à Toronto. Ça ne l’a pas empêché d’être interpellé à l'aéroport parce qu’un nom proche du sien se trouve sur la liste de surveillance d'Air Canada. Son nom est proche de celui de Syed Harris Ahmed, reconnu coupable en 2009 d'avoir fourni un appui matériel à une organisation terroriste et condamné à 12 ans de prison par un tribunal américain. La liste de surveillance d'Air Canada s’applique quel que soit l’âge. Et selon la famille du petit, cette histoire se répète presque à chaque fois qu'Adam prend l’avion.

Et ils sont nombreux dans ce cas ?

Il y a aussi le fils de Zamir Khan. Dans un mail la compagnie aérienne WestJet lui a expliqué que son enfant, un bébé de… 21 mois devrait se présenter en personne au comptoir pour confirmer son identité avant chaque vol tout simplement « parce que son nom ressemble de près à celui d'une personne qui se trouve sur une des listes de surveillance fédérale ». Et puis il y a Naseer Muhammad Ali qui a désormais trois ans, mais qui a été interpellé pour la première fois, de retour d'un voyage en Jamaïque, alors qu’il avait deux mois. Au contrôle de sécurité, une agente de sécurité avait même alors tâté sa couche et procédé à une fouille sommaire. Du coup, vous imaginez bien que tous ces parents trouvent la situation humiliante et ont surtout, peur que leurs enfants aient de vrais ennuis lorsqu’ils vont grandir. Ils demandent donc au gouvernement canadien d’ajouter plus de détails à ces listes, par exemple tout simplement la date de naissance de la personne recherchée ou un numéro de passeport, s’il y en a un, qui permettrait de différencier un enfant d’une personne soupçonnée de terrorisme qui porte un nom similaire ou approchant.  Alors bien sûr le contexte est très lourd, partout, les précautions sont nécessaires mais il faut éviter de céder à la terreur. Sinon nous allons tous finir comme le héros de Woody Allen, Alvy Singer, dans Annie Hall pour qui  "La vie se divise en deux catégories : l’horreur et le malheur"

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