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Sexe in the city

La vitrine d'un magasin de prêt à porter de luxe de Nancy s'est parée, en vitrine, d'une scène osée. On y découvre un mannequin homme qui a "collé" au mur les jambes d'un mannequin femme. On comprend que l'intimité est réelle entre les deux. La provocation a pour objet d'attirer le chaland et de susciter le lèche vitrine. Tout ça reste d'un classicisme et d'un archaïsme assez confondant.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Guy Birenbaum  © Radio France /Christophe Abramowitch)

L’autre info est à Nancy, ce matin…

C’est à cause d’un magasin de prêt à porter plutôt haut de gamme de Nancy, un magasin nommé Tolub et qui est là depuis 35 ans. Est exposée dans une vitrine une scène pas loin d’être classée X…

Comment ça ?

D’après l’Est Républicain le chargé de la décoration du magasin a voulu  "se faire plaisir".  Alors je décris ce que l’on voit en vitrine depuis jeudi soir, rue Gambetta. Une mise en scène sous titrée  "Noël autrement". Un homme, un mannequin bien sûr, est debout, de dos, en costard gris et cravate. Il tient sous chacun de ses bras deux jambes féminines en bas noirs chaussées de talons. Une femme littéralement "collée au mur". On comprend qu’il est fort probable qu’une certaine forme d’intimité unisse les deux mannequins. Le décor est soigné. On se croirait dans "50 shades of grey". Au sol, une peau de bête.  À gauche de la vitrine, sur une chaise siège avec de la fourrure un peu cheap, une bouteille de champagne dans un seau à glace. C’est aussi torride que la couverture d’un roman de la collection Harlequin. Alors forcément les passants s’amusent et immortalisent la scène sur leurs smartphones.

La mise en scène est appréciée ?

 "On a de très bons retours, les gens poussent la porte pour nous féliciter", déclare à l’Est Républicain le décorateur de la vitrine qui explique qu’ils ont "voulu changer de la routine et se faire plaisir en proposant une vitrine décalée". Je rajouterai qu’ils ont cherché à provoquer le lèche vitrine… Je me dois cependant de remarquer que la position est d’un classicisme et d’un archaïsme confondant. Peu d’imagination en matière de kamasutra. Sans compter qu’il aurait été plus disruptif, plus perturbant, de renverser la scène. Que ce soit moins machiste. Que ce soit la femme qui colle au mur le mannequin homme.. Ou alors même, soyons folles, soyons fous, que les deux mannequins soient du même sexe. Alors forcément, si on coincé, si on est puritain voire intégriste, toute religion confondue, ou simplement si on balade ses mômes, on peut trouver le tableau choquant. Dans ce cas un simple détour suffit à éviter la vitrine, sachant qu’il y a bien pire sur les murs de nos villes ou nos kiosques à journaux. Sans parler du web et de la télé. Quant aux hypocrites qui jouent les choqués, je leur dédie cet aphorisme signé Woody Allen  "On n'a jamais vu un aveugle dans un camp de nudistes".

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