Un stupéfiant canari
L’autre info est dans le Pas-de-Calais ce matin…
Oui c’est la Voix du Nord qui m’a conduit du côté d’Avion, un chef-lieu de canton du département du Pas-de-Calais où une histoire stupéfiante a eu lieu…
Et stupéfiante, c’est vraiment le bon mot…
Deux individus ont été jugés la semaine dernière par le tribunal correctionnel d’Arras ; jugés sans avocat. Il faut dire que leur défense était tellement surréaliste que l’on voit mal un avocat s’en charger…
C’est à dire ?
Pour le premier c’est sa trente-sixième condamnation, pour usage de stupéfiants. Il a écopé d’ un mois de prison, et de trois de plus pour révocation de son dernier sursis avec mise à l’épreuve. Mais le cas le plus surprenant c’est celui de son jeune camarade qui a eu droit à trois mois avec sursis pour détention non déclarée d’un fusil de chasse de calibre 12 et pour usage de stupéfiants. Sa défense concernant les stupéfiants fut un grand moment. Il a prétendu devant la présidente que le coupable au sujet des pieds de cannabis retrouvés au domicile de sa mère, c’est son canari !
Alors je vais être sérieux un instant et vous exposer ce qu’induit cette hypothèse. Nous sommes donc en présence d’un canari qui, petit un, est sorti de sa cage pour vivre sa vie. Petit deux, ce canari sorti de sa cage est revenu tranquillement dans son doux logis. Mais, petit trois, le canari n’est pas revenu les pattes vides ! Il a rapporté des graines de cannabis…Ce qui induit, petit quatre, qu’il a planté ces graines de cannabis et, petit cinq qu’il s’est occupé de les faire pousser mais attention pas dans sa cage ! Et quand je dis pousser, ce n’est pas une petite pousse puisque d’après la présidente du tribunal deux des pieds de cannabis, donc plantés par le canari, mesuraient plus d’un mètre de haut. Nous sommes donc en présence du Serinus canaria, c’est le nom savant du canari, le plus stupéfiant de la décennie. Le fameux "Tweety", autrement connu chez nous sous le sobriquet de Titi, l’ami de grosminet, Titi ne fait pas le poids ! Bon… Je ne suis pas vraiment surpris que l’excuse du canaricannabis n’ait pas convaincu la présidente mais quand même elle aurait pu être indulgente devant l’énormité du bobard. C’est Marcel Aymé qui écrit dans « Les Quatres vérités » que « Le seul mensonge qui mérite l'indulgence, c'est celui qui ne trompe personne. » Et là, on ne pouvait pas faire mieux !
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