Tout est politique. Lactalis : le gouvernement "a tardé" à réagir fermement, estime Stéphane Le Foll
Les invités de Tout est politique sont revenus, jeudi, sur les suites de l'affaire du lait contaminé Lactalis, la guerre des chefs au Parti socialiste, la réforme de l'assurance-chômage, l'immigration et les "fake news".
Cela ressemble à un scandale sanitaire. L'affaire du lait infantile contaminé a encore connu de nouveaux rebondissements jeudi 11 janvier. Le groupe Lactalis est sorti de son mutisme. "Nous ne nous excuseront jamais assez", a déclaré son porte-parole lors d'une conférence de presse tout en assurant que l'entreprise avait "travaillé depuis le début en parfaite collaboration avec l'ensemble des autorités".
Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait accusé Lactalis d'être "une entreprise défaillante". Il a aussi convoqué les acteurs de la grande distribution dans la soirée, tout en dévoilant la liste des établissements et supermarchés ayant proposé du lait interdit à la vente.
L'extrait
Comment qualifier la réaction du gouvernement ? La réponse de Stéphane Le Foll, député de la Sarthe, candidat à la tête du Parti socialiste et ancien ministre de l'Agriculture (2012-2017).
Stéphane Le Foll : Il faut attendre aujourd'hui pour qu'on puisse avoir une prise de position très claire sur un engagement ferme du gouvernement à remettre de l'ordre et à sanctionner les fautes.[Le gouvernement] a tardé. Quand il y a eu l'affaire dite "des lasagnes de cheval", dès le moment où a été évoquée cette affaire, immédiatement il y a eu une intervention du ministre que j'étais à l'époque pour condamner et dire qu'il y aurait des sanctions (...) On a fait plusieurs conférences de presse dès le début pour mettre une pression immédiate et ne pas attendre.
Il doit y avoir une enquête sur ce sujet très claire et des sanctions doivent être prononcées, que ce soit vis à vis de Lactalis, que ce soit aussi vis à vis de la grande distribution (...) Tout cela, me semble-t-il, a été géré avec pas assez de rigueur.
J'ai été frappé qu'il n'y ait pas eu de prise de parole politique dès le début. Il fallait monter tout de suite ! Imposer une information immédiatement. Mettre la pression sur les acteurs. Cela a été fait, mais pas suffisamment de manière claire. On ne peut pas attendre un mois (...) une prise de parole du ministre ou des ministres. Là, il y a un problème pour ce qui est de la gestion politique du sujet. Et, après, il y a un vrai problème de responsabilité de l'entreprise Lactalis.
Les invités
Stéphane Le Foll, député de la Sarthe et candidat à la tête du Parti socialiste
Laetitia Avia, députée La République en marche de Paris et porte-parole de LREM
Sébastien Chenu, député Front national du Nord et porte-parole du FN
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.